Alors que le 3 décembre, le Parlement espagnol envisageait de suivre l'avis de la CEDH et de supprimer les crucifix des écoles, Zapatero vient de dire :
"Le retrait des crucifix des écoles n'est pas à l'agenda du gouvernement."
Et pour cause : ce qui est à l'agenda, c'est la loi sur l'avortement, qui fait réagir l'Eglise. Il convient donc, pour le Premier ministre espagnol, tactiquement, de ne pas ouvrir deux fronts en même temps. Le chef du gouvernement espagnol a donné rendez-vous pour
plus tard, quand serait discutée la future loi sur la liberté
religieuse, une réforme de la laïcité qui faisait partie, en 2008, du
programme électoral socialiste.
Pourtant, le gouvernement espagnol pourrait se retrouver lui-même dans le collimateur des magistrats de
la CEDH, puisqu'un tribunal de Valladolid (Castille-Léon), saisi par un
parent d'élève, a ordonné en 2008 à un collège public de retirer les
crucifix de ses salles de cours. Le gouvernement régional ayant fait
appel, le cas pourrait suivre le même parcours que la plainte de la
mère de famille de Padoue qui a provoqué la condamnation de l'Italie.
Le président de la Conférence épiscopale, Mgr Antonio Valera, le retrait des crucifix des écoles publiques reviendrait à "priver
les familles et les enfants espagnols de pouvoir voir le signe le plus
fondamental et caractéristique de leur foi, une foi qui a configuré
leur histoire personnelle, celle de leur famille et de leur peuple".