De Guillaume de Thieulloy dans Les 4 Vérités :
Depuis quelques jours, la meute de la gauche morale (y compris dans son abondante composante macroniste) est lâchée contre Bruno Retailleau, nouveau ministre de l’Intérieur. Non parce qu’il a mal agi, mais parce qu’il aurait « mal parlé ». Cela en dit déjà long sur le monde irréel dans lequel vit la caste jacassante. L’immense majorité des Français se moquent éperdument de ce que peut dire le ministre de l’Intérieur et beaucoup moins de ce qu’il fait pour leur sécurité.
Mais ce côté irréel est encore accentué par la lecture des propos qui « choquent » les gauchistes. M. Retailleau aurait, dit-on, tenu des propos « racistes » pour avoir reconnu un lien entre immigration et insécurité. Pire, il menacerait même l’État de droit. On se demande si les censeurs ont lu les propos en question. D’abord, les propos « racistes » ont été tenus lors des émeutes déclenchées par la mort de Nahel, sur lesquelles était interrogé celui qui était alors président du groupe LR du sénat. Parmi d’autres causes, il place l’immigration et ajoute: « Pour la deuxième, la troisième génération, il y a comme une sorte de régression vers les origines ethniques. » Il est parfaitement connu qu’il y a une surreprésentation d’étrangers parmi la population carcérale. Il est tout aussi connu que l’intégration est un échec cuisant puisqu’il arrive fréquemment que des jeunes nés de familles arrivées en France voici 50 ans se présentent comme Algériens.
Bruno Retailleau ajoutait – ce qui, là encore, est de simple bon sens et devrait perturber un peu ceux qui l’accusent de racisme – que cet échec de l’intégration est largement de notre responsabilité parce que nous n’avons pas présenté la France comme aimable. Les mots ne veulent plus rien dire si l’on considère qu’une telle analyse est raciste (non seulement elle est principalement culturelle, mais elle critique d’abord des Français). Certes, la gauche, dominant les médias, peut disqualifier toute critique à son égard. Mais rien ni personne ne pourra faire que dire que la gauche porte la responsabilité écrasante d’avoir empêché l’intégration des populations immigrées, et d’avoir ainsi créé artificiellement des millions de Français de papier détestant la France, soit une déclaration raciste!
Quant à l’État de droit, c’est – s’il se peut – plus inepte encore. Réagissant à l’assassinat de la jeune Philippine par un récidiviste sous OQTF, le nouveau ministre a déclaré:
« L’État de droit, ça n’est pas intangible ni sacré. C’est un ensemble de règles, une hiérarchie des normes, un contrôle juridictionnel, une séparation des pouvoirs. Mais la source de l’État de droit, c’est la démocratie, c’est le peuple souverain. »
Là aussi, il faut une solide dose d’analphabétisme pour y lire la volonté de renverser l’État de droit. De toute évidence, Bruno Retailleau se place ici dans le cadre de la Ve République. On peut critiquer ce cadre mais non prétendre que, dans ce dernier, il serait impossible au peuple souverain de modifier les règles de son droit – ou alors, à nouveau, les mots ne veulent plus rien dire. Quand Mme Borne joue la vertu outragée en répondant: « L’État de droit dans une démocratie, c’est quelque chose de sacré », elle peut vouloir dire deux choses. Soit que l’État de droit interdit de modifier le droit et alors il faut d’urgence fermer l’Assemblée nationale (je crois d’ailleurs que la France ne s’en porterait pas plus mal!). Soit que l’autorité du droit est « sacrée » et s’impose à tous, y compris et d’abord aux ministres. Mais Bruno Retailleau n’a jamais dit le contraire, puisqu’il invoque précisément la hiérarchie des normes. Le plus surprenant, c’est que la gauche continue à s’étonner que le peuple ne se sente plus très concerné par ce minable théâtre de pseudo-indignation morale!
Irishman
L’état de droit n’est qu’une fumisterie ! D’abord je crois que c’est un concept allemand… mais c’est surtout l’obsession du droit individuel qui doit primer sur tout…
M.A.E
Je n’oublierai jamais les exceptions faites à l’état de droit durant le covid-19. Cela me laisse perplexe. Le crédit social est une exception à l’état de droit, le pass JO est une exception à l’état de droit, à chaque fois cela nous est présenté pour le bien de tous.
Michel
Dans notre Ripoublique, il ne peut y avoir d’État de droit puisqu’elle est issue d’une révolution qui a renversé et guillotiné son prince légitime…
Biem
Confusion entre l’état de droit et le gouvernement des juges. La gauche crie pour défendre les juges gauchistes qui depuis longtemps ne jugent plus “au nom du peuple français” mais au nom de leurs idéologies.