Suite à leur rencontre avec Laurence Rossignol, les AFC sont revenues sur trois sujets principaux et cruciaux pour la famille, dont la fonction est vitale pour la société.
- La proposition de loi « APIE », (Autorité parentale et intérêt de l'enfant) qui organise la vie des enfants dont les parents sont divorcés ne suffit pas. Sur ce point, les AFC ont souligné que des solutions préventives au divorce existent : éducation affective, relationnelle et sexuelle des jeunes, préparation au mariage civil, développement et reconnaissance du conseil conjugal. Le divorce reste un drame et un échec et ne peut être traité comme un état familial comme un autre. L'Etat doit soutenir et étayer l'unité des couples et des familles et ne pas seulement traiter le divorce comme un état de fait compensé par une judiciarisation onéreuse de la vie des familles.
Par ailleurs, pour les AFC, les deux principaux outils (« mandat d'éducation quotidienne » et « partage de l'autorité parentale ») que crée cette loi pour reconnaitre le rôle du « tiers » dans la vie de l'enfant doivent être soumis à des garanties sérieuses. Nous mettons en garde contre le risque de créer de nouveaux sujets de conflit entre les parents et au sein du nouveau couple, conflits dont l'enfant serait l'enjeu et donc la victime.
Sur ce texte, enfin, Laurence Rossignol a annoncé plusieurs amendements gouvernementaux pour assurer une symétrie des droits entre le père et la mère, point sur lequel les AFC seront attentives lors de la discussion parlementaire. La ministre a également annoncé une proposition de loi au Sénat autour des thèmes qui devaient être abordés dans le projet de loi « Famille ».
- Les méthodes de consultation et de dialogue (comme, par exemple celles qui ont précédé le vote de la loi Taubira ou encore la diffusion de l'ABCD de l'égalité). En effet, ce qui a été montré l'an dernier prouve que sur des sujets graves de société qui engagent la vie privée de chacun, la seule majorité parlementaire bien que légitime, ne suffit pas. Le risque majeur est de provoquer un repli des Français qui ne se reconnaissent plus dans les valeurs communes autant que de saper la confiance entre les Français et ceux qui les gouvernent. Le même sentiment est à l'œuvre avec l'ABCD de l'égalité qui donne l'impression aux parents qu'ils ne seraient plus considérés comme les premiers et principaux éducateurs de leurs enfants. C'est aussi le cas pour la question de la PMA pour les personnes de même sexe ou pour la fin de vie. La paix sociale a besoin d'écoute et de dialogue et est entamée chaque fois que le gouvernement passe en force sur un sujet qui touche à la vie intime des Français, suscitant exaspération et rejet.
- La politique familiale, devenue illisible au fil du temps. Une bonne politique familiale doit d'abord permettre à chaque famille d'accueillir et d'élever le nombre d'enfants qu'elle souhaite à partit du seul fruit de son travail. Cela passe donc d'abord par le plein emploi. Par ailleurs le quotient familial ne doit pas être considéré comme un avantage fiscal concédé à des familles nanties mais comme la prise en compte de la capacité effective à contribuer. A revenu égal, cette capacité se trouve objectivement amoindrie par l'accueil de l'enfant et des personnes dépendantes. Enfin, le financement de la branche famille doit être sécurisé sur le long terme pour que la politique familiale suscite la confiance et que les familles ne redoutent pas continuellement qu'elle ne soit plus qu'une une simple variable des ajustements du budget de la France."