Polytechnicien et historien né en 1949, René d’Ambrières, spécialiste de l‘histoire du XVIIIe siècle, vient de publier une biographie de la vie de Joseph Picot, chevalier de Limoëlan, né à Nantes en 1768 et mort à Georgetown (États-Unis) en 1826. Le chevalier de Limoëlan fut un acteur éminent de la cause bretonne, chouanne, contre-révolutionnaire, anti-bonapartiste et catholique au XIXe siècle.
Ami de collège de Chateaubriand, neveu du grand jésuite Pierre de Clorivière, il émigre, tandis que son père membre de l’Association bretonne du marquis de La Rouërie est guillotiné. Revenu en France, il prend en 1799 le commandement de la division chouanne de Fougères à la place de du Boisguy, et mène avec succès plusieurs combats. Après la paix, il fomente contre Bonaparte le complot de la « Machine infernale » le soir de Noël 1800. L’attentat échoue mais l’explosion tue tout de même dix personnes.
Limoëlan parvient à s’échapper et part en Amérique où on le retrouve d’abord peintre miniaturiste. Puis son exil se transforme, sous la protection de Mgr Carroll, en une étonnante conversion : devenu citoyen américain, il est ordonné prêtre en 1812. Aumônier du couvent de la Visitation de Georgetown, la tradition rapporte qu’avant chaque 25 décembre, il passait la nuit en prière au sein de sa chapelle.