(Suite de Partie 1/5, Marché, concurrence et morale, ici en lien, de la Partie 2/5, Hors de la com, l’économie réelle aurait du potentiel, ici en lien, de la Partie 3/5, L’eugénisme marchand concentrent les folies humaines, ici en lien et de la Partie 4/5, L’amnésie du réel et le «compromat» méthodologique, ici en lien
Partie 5/5 : Les drames des territoires, drames humains et folies de la prédation
L’économie dans le réel, n’est pas binaire, il ne sert à rien de critiquer en soi la recherche d’activités profitables, voire la maximisation de bénéfice, comme certains autres esprits provocateurs et captés aussi par l’idéologie le proposent. L’activité entrepreneuriale vraie n’est en aucun sens une condamnation des gens, des espaces et des pays. C’est seulement quand la mesure se perd dans l’incitation frauduleuse, qu’elle est capable de perdre tout lien avec le réel, en faisant table rase de ses expériences. Ces opérations de destruction cependant existent ; des mots ont été inventés à cet effet, des mots trop longtemps à la mode, mais des mots qui ratatinent : comme «recentrer sur le coeur de métier». Traduisons : recentrage pour rassembler ce qu’il reste comme profit dans un environnement de pénurie entretenue. Le résultat on le connaît aussi : virer les acteurs, dépecer l’entité pour concentrer les gains… En somme il s’agit bien de se nourrir sur la bête pour revenir à un vocabulaire zoologique.
Délocaliser, envoyer les métiers au loin, embaucher ailleurs pour baisser les couts, externaliser d’autres vers de structures qui porteront ainsi plus d’incertitude en faisant jouer entre elles une concurrence prédatrice : le plus offrant à moindre coût gagnant la mise, au prix d’une fragilité sectorielle accrue. La main-d’oeuvre ainsi secouée devra se plier au nouveau cahier des charges de mondialisation (heureuse?) et de l’ubérisation planétaire.
Les inégalités se creusent ainsi à mesure que les profits se concentrent et que l’incertitude professionnelle s’accroît. Il n’y a plus un seul économiste pour nier ces points, même dans les 40 «chiens de garde» cités dans la presse!-. Les filets de sécurité -prétentions d’un autre siècle, nous dit-on!- sont appelés à tomber dans un espace devenu global qui brasse humains et nature.
Des grandes festivités de "com" comme la COP21, agitent les bonnes âmes et la bonne conscience à ne pas trop s’appesantir sur les déterminants économiques des concentrations destructrices. Les coups d’effets d’annonce suffisent et on s’y contente de signatures bien symboliques.
Ces processus traduisent inexorablement la loi macroéconomique qui est ainsi imposée à chaque acteur économique. Elle est assortie d’un discours sévère sur l’absence d’alternative qui permet de clore le sujet de l’économie en économie-boîte noire. Il y a deux avantages à la posture, d’une part, moins de travail, de peine et de réflexion pour les experts qui s’évitent ainsi de se préoccuper du réel et des vrais mécanismes ; d’autre part, le second avantage est de justifier que l’absence de souveraineté d’un pays ne gêne rien. Si on vous explique qu’il n’y a rien à faire et rien à voir…à quoi ça sert de vouloir être souverain… Dans le rien? On peut trouver ainsi un certain degré de cohérence à ce raisonnement. Il se décline de façon plus ou moins radicale : de l’absence totale de programme, à des trous, des inexpliqués flous…mais aussi dans la rhétorique de l’austérité pour tous…sauf pour les experts et les familles politiques… Une posture européiste par excellence qui fait quand même de plus en plus rire.
Ce rire, cache aussi le soupçon salvateur: N'y aurait-il pas quand même bien autre chose à faire! Repenser comment? Réécrire autrement? Mais où trouver le début pour mener une action de reconstruction? Par quoi commencer?
Des questions qui ont du sens…
Les dégâts du réel que l'on observe, ont leurs contreparties dans les constructions mentales. Il s’agit pour commencer de défaire les grilles de lecture qui emprisonnent. Une grande part de l’égarement de la discipline économique -comme on l’a souligné dans les parties précédentes- est liée à son modèle d’agrégation de comportement microéconomique de choix de consommateurs ou de producteurs individuels. Cette méthode de raisonnement provoque la disparition des échelles de temps et de lieu… Il est impossible alors d’envisager les risques du réel et de les maitriser. Quitter cette méthode d’assimilation c’est faire ressortir l’économie d’un monde d’artifice où elle est le jouet du Casino.
Conclusion : Croire aux alternatives
Refuser la simplification réductrice, en sortant des carcans de la finance comme seul horizon de l’entreprise mais aussi refuser l’illusion que le bon père de famille sait transposer le comportement individuel (une vie bornée par l’espérance de vie) à celui d’un pays inséré dans toute une Histoire… Cette dernière confusion est dramatique dans l’enlisement sur les questions sans fin de déficit budgétaire. Inépuisable sujet de campagne et d’indignation collective… Mais la question abstraite en soi est hors sujet, elle doit être reformulée autrement dans le réel :
Qu’est-ce qui fait qu’une même dette (même % du PIB) est plus ou moins un poids, suivant le contexte et la nature du pays ? Il faut réfléchir par rapport au contexte et non avec un quelconque dogme ou critère universel (démocratique?).
Pour reformuler radicalement la grille de lecture économique, il y a une voie qu’ouvre la réflexion sur la viabilité et ses contraintes à chaque étape du processus économique : faire primer le terrain sur l’absolue de l’idéologie et de ses méthodes normatives hors-sol. Laisser ainsi à Dieu l’universel et s’occuper du reste…notre champs d’action sur terre.
Une nouvelle rigueur pour un futur possible et viable?
Quelques grandes lignes de mise en oeuvre pragmatique pour faire résister l’humain et la nature face à cette nouvelle décomposition où l’orgueil et la folie humaine nous mènent:
- Reconstruire les territoires, leur sécurité, leurs infrastructures qui font vivre les entreprises et les tous les autres acteurs économiques.
- Reconstruire lien social et organisationnel sur le refus de la prédation, en premier lieu refonder l’évaluation monétaire, la monnaie qui ne doit plus nuire aux acteurs et aux pays.
- Reconstruire le futur possible, les capacités d’éducation, d’enthousiasme pour la nouveauté, la valeur et le mérite (une certaine idée du patriotisme -comme a pu le souligner un «héros de notre temps», dans un pays interdit du monde occidental…chut!) ; mais aussi le courage contre l’opportunisme marchand et l’imposture, l’espoir contre la désespérance et la mort.
jejomau
Voter Macron, ce sera la ruine de notre pays parce qu’il n’empechera pas la crise financière qui arrive
Voter Marine, c’est sauver notre pays parce que le retour à la Banque de France battant monnaie SANS INTERETS permettra à notre pays de se protéger; parce que ses mesures en faveur de la consommation sauveront les entreprises; parce que le désengagement de l’Union Européenne permettra de retrouver 9 milliards; parce que l’alliance avec la Russie sauvera nos agriculteurs !
Melby
Conclusion parfaite. La mise en place de ces remèdes attendra des jours meilleurs. Avec Macron président cela n’a aucune chance d’être notre avenir proche et il semble que tout soit fait pour ne pas promouvoir cet avenir de bon sens. Nous nous dirigeons vers l’esclavage pour tous, sauf le 1 % d’internationaux mondialisés privilégiés qui ne sont pas prêts de céder un iota de leur mirifique place au soleil
Hildegarde RU
Réponse à Melby :
Cette conclusion que vous me dites avoir appréciée, et je vous en remercie, je ne voudrais pas qu’elle vous désespère. Nous avons un chemin de patience à suivre… c’est certainement la perspective qui s’ouvre le 7 Mai pour nous. Résistance, espoir et patience.
Des peuples ont eu cette patience et sont maintenant récompensés. La Russie est l’exemple que je vis au quotidien, 26 ans à prêcher des recommandations (un peu celles de notre conclusion) et entendre maintenant ces orientations avoir force de programme dans la stratégie de croissance du pays…et voir sur les territoires le réveil, le sursaut d’un pays, d’un peuple détruit tant de fois. Quelle belle école de patience. Comment alors peut-on accepter le découragement?
Dans notre pays aussi, nous reconstruirons.
Nous devons nous accrocher aux exemples que nous chérissons pour garder le courage nécessaire.
Nos prédécesseurs ont déjà livré des combats similaires, contre des ennemis aux stratégies aussi diaboliques.
Ils sont immortels et à nos côtés. Comme le bataillon des immortels qui chaque 9 mai défile dans les rues des villes russes. Les vivants portent la photo des morts et tous défilent ensemble, le temps est aboli. C’est une armée immense qui s’écoule le long des avenues sur des kilomètres pour défier la peur et le découragement.
Retrouvons cette pratique aussi en France, ils ne pourront pas nous l’interdire et nous rassemblerons ainsi des forces d’espoir. Je vais proposer au SB de soutenir en France ces défilés qui honoreront les vivants et les morts. Ainsi cette mémoire, on ne pourra pas nous la voler…
ici la video prise en 2015 : https://www.youtube.com/watch?v=bS1546eFwYY
et en 2016 : https://www.youtube.com/watch?v=_83MZqVlupA