A l’occasion des veillées de prière pour la vie naissante et de l’entrée dans le temps de l’Avent, le 26 novembre 2022
Dans une catéchèse prononcée lors de l’audience du 9 février 2022, le Pape François disait : « Chers frères et sœurs, ce n’est que par la foi en la résurrection que nous pouvons regarder l’abîme de la mort sans être submergés par la peur. Non seulement cela, mais nous pouvons redonner un rôle positif à la mort. En effet, la réflexion sur la mort, éclairée par le mystère du Christ, nous aide à regarder d’un œil nouveau toute la vie. Je n’ai jamais vu un camion de déménagement derrière un corbillard ! Derrière un corbillard : jamais vu. Nous irons seuls, sans rien dans les poches du linceul : rien. Parce que le linceul n’a pas de poches. Cette solitude de la mort : c’est vrai, je n’ai jamais vu un camion de déménagement derrière un corbillard. Il ne sert à rien d’accumuler si un jour nous mourrons. Ce que nous devons accumuler, c’est la charité, la capacité de partager, la capacité de ne pas rester indifférent aux besoins des autres ».
En cette nouvelle mobilisation des Veillées pour la Vie, nous sommes invités à devenir des témoins ardents de la charité que Dieu met en nous en prenant une part active à la défense de la vie, dont nous sommes responsables de par notre humanité et de par notre baptême. En ces temps d’épreuves et de crises, alors qu’un discours continu d’urgence ne cesse de nous être assené sur tout et son contraire, la seule urgence véritable pour chaque baptisé n’est-elle pas d’adopter pleinement le point de vue de Dieu ?
Par l’incarnation du Fils, Dieu entre dans notre temps : ainsi, de notre conception à notre mort, Dieu est présent au plus intime de nous-même. Nous aussi, habités par l’Espérance, nous sommes conduits par l’Esprit Saint à devenir présent à Dieu à chaque instant de notre vie et à devenir présence de Dieu auprès de tous ; nous sommes appelés par l’Esprit Saint à devenir témoins de l’amour du Père pour toute personne, amour qui donne à chacun une dignité admirable et inaliénable, de sa conception à sa fin ultime.
« La vie est un droit, non la mort, celle-ci doit être accueillie, non administrée. Et ce principe éthique concerne tout le monde, pas seulement les chrétiens ou les croyants » disait encore le Pape François dans sa catéchèse. Alors que, à nouveau, ceux qui nous gouvernent voudraient tenter de promouvoir l’euthanasie dans notre société avec un nouveau projet de loi, rappelons-nous l’appel qui nous est adressé. Quelle civilisation voulons-nous : celle fondée sur le Christ ou celle basée sur la confiance en nous-même, en nos facultés, en nos techniques, en notre génie ?
Eric Angier de Lohéac, fondateur des Veillées pour la Vie, n’a eu de cesse de promouvoir la vie, ne ménageant jamais ses efforts : il désirait plus que tout essaimer lesveillées pour la Vie au reste de l’Europe et du monde. « Lorsque Benoît XVI a demandé d’organiser ce type de veillées, j’ai trouvé formidable l’élan que cela a suscité partout en France, expliquait-il à Famille Chrétienne en 2015. Or, en 2011, voyant que le mouvement ne semblait pas se perpétuer, j’ai décidé de m’investir pour mieux promouvoir cette initiative. J’ai alors créé, avec un séminariste et un jeune couple, un blog tout simple visant à renouveler la culture de la vie en France. Peu à peu, il est devenu une vraie plateforme pour recenser les veillées et partager du contenu. Pour moi, ce mouvement est un peu comme un bébé que j’ai récupéré malgré moi, mais c’est très beau de le voir grandir ! ».
Comme lui, osons témoigner en actes et en vérité de la vie que Dieu nous donne. Sachons aller relever le faible, consoler l’affligé, secourir le désespéré, défendre l’opprimé, particulièrement ceux qui, parmi nous, n’ont pas la possibilité de faire entendre leur voix.
Veillons et prions : laissons la grâce sanctifiante de Dieu pénétrer nos cœurs, nous permettant d’accueillir la vie, notre vie comme celle de notre prochain, puisons en Dieu foi et espérance pour faire grandir en nous et autour de nous la civilisation de l’amour appelée avec force par saint Jean-Paul II tout au long de son pontificat.
+Raymond Centène
Evêque de Vannes