Lue ici :
"Aujourd'hui, où je fête mes 40 ans, je vous adresse cette lettre.
Il y a 40 ans, vous étiez respectivement président, premier ministre et ministre de la santé de notre République. Il y a 40 ans, en conscience, vous avez fait voter une loi qui a libéralisé l'avortement en même temps qu'enfoncé profondément notre pays dans un temps de ténèbres morales, économiques, éducatives, culturelles, sociales, sociétales, familiales.
Issue de la première génération survivante de l'avortement, je ne cesse de penser à vous aujourd'hui, qui êtes au crépuscule de votre vie.
Il y a 40 ans, vous étiez Goliath contre David et vous avez « gagné » pour détruire la vie des plus petits, celle de leurs mères, de leurs pères, de leurs frères et soeurs et de tant d'autres…
Comme une suite logique, notre pays s'apprête aujourd'hui à voter une loi qui libéralise la mise à mort cachée des plus malades et des plus affaiblis. Aujourd'hui, dans votre vieillesse, au soir de votre vie, vous faites partie des plus faibles, ceux que l'on a tant de mal à aimer et à accueillir dans notre société ; les plus âgés, affaiblis par la polypathologie, le handicap, les troubles cognitifs et toutes sortes de dégénérescences.
Aujourd'hui, vous n'êtes plus que David contre Goliath et comme une leçon, risquez fort d'être les premières victimes de cette loi ; Loi qui permettra que l'on vous « sédate » pour mieux vous aider à mourir ; mais surtout pour vous éviter toute confrontation à votre conscience. Car, oui, si ce n'est déjà le cas, votre conscience risque fort de s'éveiller aux portes de votre mort, par le cri des 9 millions d'enfants tués par l'avortement, sans compter les embryons oubliés de la contraception d'urgence ou de la contraception tout court ! Tant d'âmes, tant de merveilleuses vies, tant d'intelligences, tant d'occasions d'aimer dont vous nous avez privés ces 40 dernières années. Tant de vies sacrifiées parce que vous vous êtes trompés sur l'amour, ou pire encore, que vous n'avez pas voulu choisir l'amour.
Au soir de votre vie, vous risquez de vivre une agonie bien difficile parce que vous serez les victimes du regard d'une société dont vous êtes pleinement responsables : Ce regard de « pitié fallacieuse » que l'on porte sur les plus faibles depuis 40 ans ; regard qui juge une vie comme inutile quand elle ne répond pas ou plus aux critères que votre loi a imposés. Aujourd'hui, parce que vous êtes ridés, âgés, que vous marchez lentement, que vous avez besoin d'assistance pour certains gestes du quotidien, votre dignité est entachée de la même manière que celle dont vous avez autorisé la mise à mort par votre loi. Vous n'échappez pas à ce regard ; les médias, façonnés à votre image, s'en donnent déjà « à coeur joie ! »
Sachez Messieurs les présidents et Madame le ministre, qu'une génération de survivants, née entre deux avortements, se lève pour vous manifester son refus de poursuivre la déroute ; Cette génération de chrétiens sait aujourd'hui que David vaincra Goliath. Cette génération sait que vous vous êtes trompés il y a 40 ans, sait que leur marasme, mal-être et celui des moins jeunes trouvent leur source, non pas dans le chômage ou la crise économique, mais dans cette culture de mort que vous avez achevés d'initier en 1975 ; Culture de mort qui porte aujourd'hui le nom d'avortement, IVG, IMG, ITG, contraception, PMA, GPA, sélection embryonnaire par le DPI ou DPN, recherche sur l'embryon, prélèvements d'organes, loi taubira, loi Claeys/Léonetti…
A l'image de leur pape François, ces jeunes ont aujourd'hui un regard de miséricorde sur vous. Ils prient pour que votre âme se convertisse à l'amour, le Vrai, l'inconditionnel, celui qui accueille toute vie et particulièrement la vôtre. Cet Amour, c'est celui du Christ uni à celui de sa mère, la Vierge Marie. Aujourd'hui, au crépuscule de votre vie, nous vous confions à la miséricorde de votre mère de Tendresse. Et moi, pour mes 40 ans, je m'unie à leurs prières et espère de vous l'humilité d'un pardon public pour toutes ces âmes privées du droit à la vie, pour leurs mères, pour leurs pères et pour tous les conditionnés de cette culture.
Il est encore temps. L'avenir des générations à venir est toujours entre vos mains, alors, n'attendez pas qu'il soit trop tard ; n'attendez pas que l'on vous sédate…"