Lettre ouverte du père Michel Viot aux adeptes de la Libre Pensée :
"Depuis 1969, j’ai écouté beaucoup de vos propos sur France Culture, dans « divers aspects de la pensée contemporaine », et déjà le choc des mots sans les photos me posait problème !
« Libre », ce qualificatif ne vous convenait guère, tant vous étiez enchaînés par votre haine de la religion en général et du christianisme en particulier !
« Pensée », en était-ce vraiment une ? L’étroitesse des propos, ressassant toujours les mêmes obsessions faisait plutôt penser à des réflexes conditionnés, relevant d’un instinct, à mes yeux, assez peu humain !
Aujourd’hui vous persévérez ! A défaut d’être capables de reproduire les discours d’un Voltaire, vous parvenez aux propos de monsieur Homais, le pharmacien du roman de Flaubert « Mme Bovary » ! Et encore… C’est pourtant là que je situe votre pitoyable « combat » contre les crèches de Noël au nom d’une idolâtrie laïciste, qui dans son argumentaire relève plus des curiosités psychopathes que de demandes d’application d’une loi. Vous ne mériteriez donc pas de réponses.
Mais, et vous le savez bien, depuis un certain temps déjà notre pays est en guerre contre des terroristes islamistes qui veulent éradiquer du monde aussi bien le christianisme que la civilisation qu’il a engendrée. Les crèches de Noël font partie de ce décor traditionnel chrétien à détruire pour ce qu’il représente et notamment à cause des santons qui sont considérés par les musulmans radicaux comme des idoles ! Or, par votre attitude, vous vous faites les alliés objectifs de ces terroristes, que vous le vouliez ou non !
Si votre fanatisme antireligieux ne vous aveuglait pas tant, vous verriez que vous portez un tort très grave non seulement à la population demeurée chrétienne, mais aussi aux autres, aux musulmans français qui dans leur grande majorité pratiquent encore un islam tolérant et n’ont aucune envie de se voir dominés par les « barbus », dont par imbécilité vous facilitez la tâche ! Car la nature a horreur du vide et ce que vous faites disparaître sera inévitablement remplacé par d’autres signes et symboles religieux qui ne vous feront pas de cadeaux. Cela vous vaudra peut-être une mort plus douce si « le califat » arrive à ses fins, car il déteste plus les athées que les chrétiens, je vous le rappelle. Mais c’est votre liberté que de rechercher le martyr ! Mais seulement pour vous, et pas pour ceux qui n’y sont point candidats.
Et je reviens à la question de la guerre ! Croyez-vous qu’une population multiconfessionnelle comme la nôtre tolérera longtemps, même avec des dirigeants peu éclairés sur ces questions, que des gens comme vous veuillent détruire des signes de civilisations que nos soldats défendent au loin au prix du sang et de nos impôts ? Ce que mène dans notre pays votre association en un pareil moment porte un nom, que je laisse aux gens dont c’est le métier le soin de qualifier le moment venu.
Enfin je vous rappelle, et pour en finir, que le terme de liberté et ses dérivés peut masquer de terribles choses qui vont des dernières paroles d’une de vos ancêtres, Madame Rolland, qui s’écria juste avant d’être guillotinée : « Liberté, que de crimes ils [ses anciens amis] commettent en ton nom » à l’inscription, écrite en allemand au dessus d’un lieu célèbre « Arbeit macht frei », « le travail rend libre… » !"