Lundi 14 mars, le cardinal Raymond L. Burke était à Paris pour présenter son livre La Sainte Eucharistie, sacrement de l’amour divin, traduction de Divine Love Made Flesh: The Holy Eucharist, Sacrament of Charity, paru initialement aux États-Unis et publié aujourd’hui dans plusieurs langues à travers le monde. L'Homme Nouveau a reproduit la quasi totalité de sa présentation. Extraits :
"[…] Malgré le fait que je n’avais que dix-sept ou dix-huit ans, j’en ai été profondément marqué. Les églises furent réaménagées et les plus belles choses enlevées, surtout les maîtres-autels qui habituellement, dans cette région lointaine, étaient importés de l’Europe ou étaient fabriqués par des artisans européens. Il n’y avait plus l’attention soigneuse aux linges sacrés, aux vases et aux ornements, tandis que le chant grégorien et la polyphonie sacrée étaient abandonnés en faveur de musiques contemporaines, médiocres et souvent banales. Le latin ne se faisait guère ou jamais entendre, et les traductions anglaises des textes liturgiques utilisaient un langage ordinaire et peu soutenu. La chose la plus frappante fut le changement radical du rite de la Messe, réduisant largement son expression. Cette situation a été aggravée par les expérimentations liturgiques apparemment interminables et qui parfois m’ont laissé l’impression de ne pas avoir vraiment assisté à la Sainte Messe.
Malheureusement, en dépit des mesures correctives du Saint-Siège, surtout du bienheureux pape Paul VI et du saint pape Jean-Paul II, la situation a continué à durer, et en même temps, on a assisté à une perte dramatique de la Foi dans l’Eucharistie et à un déclin stupéfiant de l’assistance à la Messe dominicale. Toute la destruction de la beauté liturgique a été justifiée au nom du soi-disant « esprit du Concile Vatican II », même si, en réalité, ces choses n’avaient rien avoir avec la vraie réforme désirée par les Pères Conciliaires. A vrai dire, il y avait là une manifestation dévastatrice d’une certaine interprétation du Concile Vatican II, en discontinuité avec la tradition ininterrompue de la doctrine et de la discipline de l’Eglise. Le Pape Benoît XVI, lors de ses Vœux de Noël 2005 au Collège des Cardinaux et à la Curie Romaine a décrit ce phénomène.
Pendant les deux dernières années de son pontificat, le saint pape Jean-Paul II a entrepris un effort intense et approfondi pour corriger, d’une manière compréhensive, les abus liturgiques et pour restaurer la sainte Liturgie selon l’intention des Pères Conciliaires. Le pape Benoît XVI a continué la réforme liturgique du pape Jean-Paul II, mort avant le Synode des Evêques sur la Sainte Eucharistie qu’il avait convoqué pour le mois d’octobre 2005. Les principales œuvres du saint pape Jean-Paul II visant cette réforme sont : sa lettre encyclique Ecclesia de Eucharistia du Jeudi Saint 2003 et l’Instruction Redemptionis Sacramentum de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements en avril 2004, déjà annoncée par le saint Pontife dans son encyclique. Les principales œuvres du Pape Benoît XVI sont : l’exhortation apostolique post-synodal Sacramentum Caritatis de février 2007, suivie par la lettre apostolique en forme de Motu Proprio Summorum Pontificum de juillet 2007 avec l’instruction correspondante de la Commission Pontificale « Ecclesia Dei » d’avril 2011 sur la mise en application dudit Motu Proprio.
Comme évêque de La Crosse, puis archevêque de Saint Louis, j’ai trouvé un guide sûr et un aide extraordinaire dans le magistère du saint pape Jean-Paul II et du pape Benoît XVI. J’ai voulu présenter soigneusement aux fidèles confiés à mon soin pastoral, leurs plus importants enseignements. J'ai poursuivi cette fin à travers le journal diocésain, dans lequel j’ai commenté durant deux années les textes complets de la lettre encyclique Ecclesia de Eucharistia et de l’exhortation apostolique post-synodal Sacramentum Caritatis. Puis, encouragé par plusieurs prêtres et autres fidèles, j'ai révisé le texte des articles avec l’aide de ma secrétaire la sœur M. Regina et de monsieur l’abbé Michael Houser. Le résultat en a été le volume qui maintenant est publié en traduction française. Monsieur Thomas McKenna de “Catholic Action for Faith and the Family”, association dévouée à la nouvelle évangélisation, a assuré sa publication aux Etats-Unis et a coopéré avec monsieur Benoît Mancheron et la maison d’édition Via Romana pour l’édition française et aussi avec d’autres maisons d’édition pour les publications croate, allemande, italienne, polonaise, et portugaise. Je remercie le Bon Dieu que ce livre ait été un bienfait spirituel pour beaucoup de lecteurs.
Je veux conclure ma réflexion en exprimant l’espoir que ce que j’ai écrit, inspiré par la continuité organique de la Liturgie sacrée tout au long des siècles chrétiens, puisse aider le lecteur à apprécier la bonté, la vérité, et la beauté de la sainte Liturgie, comme l’action du Christ glorieux au milieu de nous, et comme la rencontre du ciel et de la terre. Et ainsi, j’espère que la lecture du livre puisse, de quelque manière, aider le lecteur à mieux connaître notre Seigneur Eucharistique et à L’aimer toujours plus ardemment. Que l’adoration humble du mystère eucharistique, mystère de la Foi, inspire et renforce en nous une vie eucharistique, une vie d’amour pur et désintéressé du prochain, surtout du prochain très nécessiteux. […]"