Monseigneur Jean Abdo Arbach, archevêque catholique des Grecs melkites de Homs, Hama et Yabroud, en Syrie, est interrogé dans le dernier numéro (papier) de l'Observatoire de la christianophobie. Extrait :
"Il y a dans mon diocèse environ 5 000 familles dont j’ai la charge, mais dans la région entière, il y a plus de 200 000 chrétiens. En cette période de guerre, les liens se resserrent et c’est une bonne nouvelle. Parmi les familles dont j’ai directement la charge, 1300 ont quitté le diocèse, mais l’immense majorité est restée en Syrie. Ils sont déplacés à cause de la guerre, mais grâce à Dieu, ils sont pour l’instant encore dans le pays. […] Lorsque je suis arrivé, les rebelles étaient déjà dans la ville, ils avaient réquisitionné la cathédrale et l’évêché pour en faire leurs lieux de réunion, leur hôpital… L’entrée de l’église était interdite à toute autre personne, aucun de mes fidèles n’a pu y entrer pendant les deux ans pendant lesquels ils étaient là. Le 9 mai, les négociations entre l’armée syrienne et ces djihadistes ont enfin abouti, la ville était libérée. Je suis revenu avec quelques fidèles le jour même pour aller prier dans la cathédrale Notre-Dame de la Paix. J’étais terriblement choqué, tout était abîmé. Deux jours plus tard, une bombe cachée dans la cathèdre exposait, causant des dégâts immenses. Le choeur est brûlé, l’iconostase n’existe plus, les vitraux ont explosé, et l’un des murs est en train de s’affaisser. Il sera impossible de reconstruire avant d’avoir rasé le bâtiment. Leur haine antichrétienne est flagrante. […]
Ce que nous voyons en Irak est absolument dramatique mais ces monstres barbares n’ont rien inventé à Mossoul. Ce que les Irakiens endurent aujourd’hui sous le feu des médias a débuté il y a bien longtemps en Syrie, sans que personne ne s’en soucie."