L’Europe de Benoît dans la crise des cultures : le cardinal Joseph Ratzinger est devenu Benoît XVI avant d’avoir publié ce livre de 143 pages, en italien, édité par la Librairie éditrice vaticane et les éditions italiennes Cantagalli. Il a été présenté par le cardinal vicaire du pape pour Rome, Camillo Ruini, et par le président du sénat italien, Marcello Pera. Une initiative soutenue par la fondation de Subiaco "Vie et famille".
Le livre rassemble trois interventions du cardinal Ratzinger : "L’Europe a développé une culture qui, de façon inconnue jusqu’ici de l’humanité, exclut Dieu de la conscience publique". Joseph Ratzinger y analyse la "crise des cultures" face à l’enseignement et à l’action de saint Benoît de Nursie.
Pour le cardinal Ruini, "le christianisme a reçu en Europe son empreinte culturelle et intellectuelle historiquement la plus efficace et il reste par conséquent lié de façon spéciale à l’Europe elle-même. Un lien qui est cependant remis en question aujourd’hui et qui risque d’être tranché par la logique interne du rationalisme qui semble dominer l’Europe : une rationalité scientifique et fonctionnelle". Dans ce contexte, "Dieu n’existe pas ou il ne peut pas être prouvé et donc toute référence à Dieu est exclue de la vie publique".
"De façon analogue, continuait le cardinal Ruini, la conscience morale disparaît, en tant que catégorie en soi ; mais étant donné qu’une morale est de toute façon indispensable pour vivre, elle est d’une certaine façon récupérée, sans référence à ce qui est en soi bien ou mal, mais seulement en tant que calcul des conséquences, utiles ou nuisibles, de nos comportements".
"Une telle rationalité prétend à l’universalité et en tant que telle, elle exclut que le christianisme puisse être à son tour un élément déterminant de la construction de l’Europe d’aujourd’hui".