Le général Henri Roure nous adresse cet article. Saint-Cyrien, breveté de l’enseignement militaire supérieur, docteur d’État en Sciences politiques, Henri Roure a fait sa carrière dans les Troupes de Marine. Il a notamment servi en Afrique et en état-major dans les Relations internationales. Il est membre du Cercle de Réflexion Interarmées, conseiller pour les questions africaines et géopolitiques et conférencier. Il est auteur d’une douzaine d’ouvrages et de nombreux articles.
La période qui s’est ouverte depuis la Toussaint me déplaît profondément. Elle me jette au visage l’état de décrépitude de notre culture et le matraquage idéologique subi par notre peuple. Passivement nous recevons les atteintes les plus basses à notre manière traditionnelle de vivre, à nos propres usages et à nos références culturelles et historiques. Nous nous enfonçons dans le fétichisme le plus vil et parfois le satanisme. C’est évidemment insidieux. Le but étant d’éviter notre révolte. Les actions conduites par le système financier piloté par la caste anglo-saxonne, veillant à notre déshumanisation, s’adresse vicieusement à nos enfants. Ses agissements sont adroitement relayés par ceux qui, ralliés à un monde qui n’est pas le nôtre, colportent cette dépravation des moeurs venue d’outre-atlantique. Ils adhèrent à une idéologie mercantiliste nécessitant pour sa parfaite mise en oeuvre la destruction de nos liens sociaux, de nos règles, et bien évidemment le sabotage de notre langue par le dialecte basique washingtonien. Il s’agit une fois encore de corrompre les esprits, de soumettre et de gagner de l’argent. Le jour des défunts, où les familles, le 2 novembre, dans la tradition chrétienne, se recueillent et honorent leurs morts a été, depuis quelques années, effacé de la conscience de nombreux de nos concitoyens et remplacé par la mascarade anglo-saxonne d’Halloween, instituée dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre. Elle empiète sur le jour de la fête de tous les saints connus et inconnus. C’est un retour aux temps primitifs où les sorcières jetaient des sorts. Les gamins recherchent dans les magasins les masques et les déguisements les plus laids, sensés représenter les puissances des ténèbres. Leurs parents ne peuvent en récuser l’achat tant la publicité des commerces, les réseaux sociaux et les étalages, en font une insistante promotion. Les enfants arpentent les rues et sonnent aux portes pour se faire payer leur clémence par des friandises. « Vous m’achetez et je ne vous jette pas de sort! ». Où trouve t-on ici la morale qu’une société équilibrée se doit d’enseigner à ses enfants? Je ne vois là qu’une initiation au chantage et au négoce le plus sournois. Vous me direz ce n’est qu’un jeu, un amusement qui ne dure pas. Certes, mais c’est aussi par le jeu que s’enseigne le respect d’autrui, la politesse, la probité ainsi que les règles de vie. Jadis on brûlait les sorcières; il semble qu’aujourd’hui leurs descendantes prennent leur revanche. Nous revenons lentement aux saturnales romaines en l’hommage du dieu Saturne ou aux réjouissances barbares lors du solstice d’hiver. Une société qui met un commerce festif et malsain en concurrence avec les témoignages respectueux et sentimentaux qu’elle devrait offrir à ses morts, rejette ses racines chrétiennes et ne relève plus de la civilisation. Les légendes ont toujours colporté l’idée d’un rôle joué par des forces occultes. Ces récits populaires servaient à inspirer la crainte et à maintenir chacun du bon côté. Aujourd’hui le mal et l’inconduite ne sont plus craints. Ils sont entrés dans une sorte de banalité. Succédant à cette pitrerie envahissante se profile, depuis plusieurs années, cette vaste braderie dont le nom anglo-saxon n’est même pas traduit; le « black friday ». Là aussi nous subissons un déluge de propositions, d’incitations à l’achat de tout et n’importe quoi, à des prix que les maîtres du système prétendent au plus bas. Les soldes ne suffisaient pas. Il a fallu que la caste, adepte des règles de l’OMC et du tout-fric, aille chercher cette façon de soutirer davantage d’argent au citoyen-consommateur. Les médias grand-public ne cessent pourtant de nous dire que nous sommes en crise économique et que de plus en plus de Français tirent le diable par la queue. Expression curieuse, non? Elle fait allusion aux miséreux du Moyen-âge, s’éloignant d’un Dieu qui ne les aurait pas écoutés, se tournant alors vers le diable et le retenant par la queue pour qu’il ne s’en aille pas avant de les avoir exaucés. Mais sans doute pour être entendus faudrait-il revenir à Dieu! À propos de Dieu, justement, ce qui m’indispose le plus est bien le détournement de Noël de sa nature religieuse. Pour ma famille et sans nul doute pour la plupart des vôtres, il s’agit de fêter la naissance du Christ, Dieu incarné, fait homme pour racheter les péchés de l’humanité. Ce devrait être un formidable moment attendu dans le recueillement et la foi pendant la période de l’avent. Le moment venu, aller à la messe de minuit avec les siens, ou seul parfois, voire souvent dans la suite des ans pour nous soldats et serviteurs de la France, mais toujours avec une pensée tournée vers les siens. Là, dans ce regroupement fraternel, dans une église, un hangar, ou sous le ciel étoilé, y retrouver des amis et, dans une fraternité vibrante, chanter et prier. Enfin continuer à célébrer l’avénement du Dieu fait homme, dans un repas inaugurant le premier jour de cette extraordinaire Bonne Nouvelle. Merveilleux anniversaire… C’est loin d’être ainsi. Bien sûr il est normal que les enfants reçoivent des cadeaux. Ils sont après tout, pour un temps, un rappel de l’enfant-Dieu, un symbole vivant, et les parents imitent d’une certaine manière les Rois mages. D’ailleurs en Espagne, c’est pour la fête des Rois que les enfants reçoivent des cadeaux. C’est peut-être plus logique. Mais presque plus rien ne rappelle cet évènement extraordinaire. Noël est devenu au mieux la « fête des enfants » mais surtout une débauche d’incitations à l’achat de jouets, de cadeaux, de décorations et de nourriture. Des éclairages somptueux luttent contre la nuit des villes et toutes sortes d’amusements ou d’objets invitent au divertissement. Les maisons se parent de lumières, les magasins débordent d’offres pléthoriques et les pères Noël se multiplient. Là aussi le paganisme a envahi notre société. Les médias parlent de la « magie de Noël ». Il me revient que la magie n’est rien d’autre qu’une tromperie. Elle n’a rien à voir avec les Rois-Mages dont le nom signifiait qu’ils étaient des savants, connaissant les mystères de la vie. Ils étaient des sages inspirés et guidés par Dieu. La tourmente commerciale lancée par le capitalisme ultra-libéral a même réussi à effacer Jésus de son jour anniversaire! Dans ce contexte, bien que fidèle à mes racines catalanes, je trouverais davantage de justesse d’honorer Saint-Nicolas, que nos compatriotes de l’Est, surtout Lorrains et Alsaciens, célèbrent avec affection le 6 décembre. Je vous entend me dire que je suis bien sévère avec le commerce qui est une activité essentielle pour la distribution des biens et des réalisations de l’Homme. Bien sûr que non…Ce qui me choque c’est bien l’abus, la déferlante de sollicitations; la promotion à outrance du ludique en lieu et place d’un respect des gens et de la valorisation de la modération et de la réflexion. Au travers de cette déferlante commerciale nous subissons sans nous en apercevoir vraiment une massification, un alignement de nos esprits sur le basique, la flatterie de l’instinct au lieu d’un appel au rationnel ou à la méditation. Surtout, je vois là un détournement, au profit de gains sans cesse accrus, d’une fête religieuse sur laquelle repose notre civilisation. On ne peut servir Dieu et Mammon. L’argent asservit le monde. je vous entend aussi me dire que, dans ce billet, je parle beaucoup de Dieu, du Dieu unique, en fait du Dieu chrétien. Vous avez raison et j’assume. Mais si vous m’en faites le reproche, vous êtes déjà hors course et collaborez ingénument avec ceux qui travaillent à notre perte. Notre civilisation repose sur le christianisme n’en déplaise aux libres-penseurs militants, aux athées, aux infidèles, aux mauvais interprètes de la laïcité, ou aux indifférents. Si nous acceptons la destruction de ce fondement religieux de notre civilisation, nous nous préparons à la soumission. Elle le sera initialement à la caste financière euro-étatsunienne – elle est en cours – , mais plus vraisemblablement, puisque les peuples ne répondront plus à l’appel individuel vers la transcendance, elle le sera à une idéologie totalitaire qui se tient en embuscade. Il s’agit bien sûr de l’Islam, le totalitarisme le plus ancien et assurément le plus dangereux pour le développement humain. Il affiche d’ailleurs son dessein dans son nom: « soumission ». Il se proposera bientôt de combler un vide moral et profitera de cette massification pour imposer aisément sa doctrine collective. Alors Halloween fête païenne et Noël, initialement fête chrétienne, ne seront plus du tout célébrées. La mondialisation islamique succèdera à la mondialisation capitaliste. La dignité de l’homme et son libre-arbitre, une fois encore, subiront les méfaits d’une nouvelle caste transnationale. Elle agira avec une brutalité médiévale et comme les perversions woke, indigéniste, communautariste, décoloniale, déconstructrice, féministe ou écolo, acteurs manipulés de la caste financière euro-atlantique, elle rejettera nos attachements et interdira notre histoire. Pourtant il y a peut être un espoir. Jésus, dans une sainte colère, chassa bien au fouet les marchands du Temple et renversa leurs étals! De l’autre côté de l’Atlantique un homme récemment élu se propose de disloquer la classe mondialiste, cette orgueilleuse caste financière transfrontalière, et porter un regard neuf sur le monde. Il le fera certainement. Le lien entre l’Europe et les États-Unis étant établi, il me semble couru que ce bouleversement atteindra notre pays. En clair il faut nous attendre à une vaste opération de nettoyage, balayant cette classe politique où la droite ne vaut pas plus que la gauche et où nul ne cherche vraiment l’intérêt du peuple français et la Grandeur de la France. Il nous faut saisir cette occasion. Je ne doute absolument pas que nous trouverons, en nous, peuple de France, de quoi remettre notre patrie dans sa trajectoire historique et la restaurer dans ses usages immémoriaux.