Une fois de plus, la fake news de la veille devient la réalité du lendemain.
L’affaire du Levothyrox ? «Il n’y a aucun scandale», nous disait avec force, le ministre de la Santé, Agnès Buzyn en septembre 2017.
«C’est une crise liée à un défaut d’information et à un défaut d’accompagnement, qu’il faut entendre. La nouvelle formule est même beaucoup plus stable que la précédente.»
La réalité :
Entre mars 2017 et avril 2018, ce sont 31 000 patients souffrant de maux de tête, d’insomnies, de vertiges et d’autres effets secondaires qui mettent en cause la nouvelle formule.
La Cour de cassation a annulé la décision de la cour d’appel de Montpellier qui rejetait les demandes d’indemnisation de 45 patients. Ces derniers avaient attribué des effets indésirables à un changement d’excipients – mais pas de principe actif – dans la formule du Levothyrox et lancé des procédures civiles.
En 2017, à la suite d’une demande de l’Agence nationale du médicament et des produits de santé (ANSM), une nouvelle formule de Levothyrox arrive sur le marché français. Elle contient le même principe actif, la lévothyroxine, mais des excipients différents. Entre mars 2017 et avril 2018, ce sont 31 000 patients souffrant de maux de tête, d’insomnies, de vertiges et d’autres effets secondaires qui mettent en cause la nouvelle formule. Une enquête pénale est ouverte à Marseille en mars 2018 et l’ANSM est mise en examen en décembre 2022 pour « tromperie », un mois et demi après de la mise en examen de la filiale française du laboratoire allemand Merck pour « tromperie aggravée ». Des procédures civiles ont été lancées en parallèle pour obtenir des indemnisations, notamment celles des 45 personnes de Haute-Garonne. Ces demandes avaient été rejetées par la cour d’appel de Montpellier en 2023. C’est ce volet qu’a cassé la Cour de cassation, renvoyant l’affaire devant la cour d’appel d’Aix-en-Provence.