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Europe : politique

L’explosion de la Belgique : un projet régionaliste de l’UE ?

Lu sur le blog du Choc du Mois :

"Faut-il que la Belgique meure pour que s’effondre l’Europe, à moins que cela ne provoque l’effet contraire, c’est-à-dire sa revanche sur l’Histoire ? […] L’enjeu linguistique du côté flamand est le prétexte politique pour parvenir à l’indépendance flamande. On se souvient de l’appel, fin 2005, « pour une Flandre indépendante en Europe », lancé par le « Groupe de Warande », composé d’universitaires, de journalistes et de politiques. Yves Leterme, le ministre-président de la communauté flamande a même jeté les bases d’un projet de constitution flamande en janvier 2006, à l’issue de la « Troisième conférence flamande » (sic). Davantage que la simple reconnaissance politique et administrative du particularisme idiomatique flamand, il s’agit de la promotion décomplexée d’un ethno-régionalisme qui en finirait définitivement avec le fédéralisme constitutionnel de la Belgique actuelle. Le comble (qui ne serait pas le moindre des paradoxes) serait que les Flamands se tournent vers l’oppresseur néerlandais d’hier, quitte à rejoindre son giron, pour asseoir sa revendication.

De ce point de vue, l’éclatement de la Belgique s’inscrirait parfaitement dans la téléologie intégrative voulue par les gardiens du temple européen, notamment la Commission et la Cour de justice de l’Union européenne. A force de répéter, à l’instar d’Yves Leterme que « la Belgique n’est pas une valeur en soi [et qu’elle] est née d’un accident de l’histoire », tout le monde, ou presque, a envie de le croire. […] Loin de préfigurer, dans un premier temps, la chute de l’empire européen, la conflagration belge, confirmera cyniquement les desseins discrets et pourtant bien réels des tenants de l’Europe des régions et des ethnies. La Charte de l’autonomie locale, ratifiée par le Parlement français, le 30 juin 2006, y invite sur le plan juridique, tandis que des lobbies telle l’Association des régions frontalières européennes (ARFE) y incite patiemment."

Qu'en pense l'ancien Premier ministre belge, Herman Van Rompuy, devenu fin 2009 le premier président du Conseil européen ? Il ne faut pas se leurrer : l'amour légitime des régions historiques (vanté par Sarkozy récemment) peut être utilisée par l'UE dans ce programme de décomposition des Etats que nous avons déjà évoqué ici et ici.

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4 commentaires

  1. J’ai quelques doutes sur ce type de raisonnement. L’effondrement de la Belgique sera l’effondrement de l’Europe. Pour le moment, le grand majorité des Belges y compris régionalistes souhaitent plutôt une confédération qu’une explosion. Le problème, c’est une Wallonie qui à l’image de la social-démocratie du nord de la France refuse toute réforme d’efficacité économique, vit aux crochets de la Belgique “qui se lève tôt le matin”, généralement en Flandre, et encourage une émigration musulmane massive au nom des valeurs universelles et généreuses du socialisme, au prix de la disparition de sa propre culture et de sa propre identité. La Wallonie se considère de facto indépendante en niant toute identité belge, wallonne ou flamande, au profit des tiers-mondisme universaliste aux contours flous
    Si les Belges ne sont pas capables de vivre ensemble, alors les divers pays européens non plus : ce sera un mauvais signe pour l’Europe.
    Beaucoup de pays européens ont de fortes traditions régionalistes, contrairement à la France et à son jacobinisme forcé, ce qui explique l’accent mis sur les régions au niveau européen. (Allemagne, Grande Bretagne, Espagne, Italie, Belgique, pays scandinaves).
    Pour le moment, je ne pense pas qu’il faille y voire une volonté de l’Europe. Le régionalisme vient d’abord de situations locales propres à chaque pays, et à l’incapacité de politiciens arrivistes à régler des situations internes comme le développement du sud de l’Italie.

  2. La Wallonie a vu toute son industrie disparaitre ou passer aux mains de sociétés multinationales. Ainsi la métallurgie des non ferreux de la société générale de Belgique a été dépecée, les aciéries vendues à Mittal, l’énergie et les centrales nucléaire vendues à Suez, Le pétrole Fina vendu à Total, le secteur bancaire à la BNP.Les Wallons ne veulent plus être que les fonctionnaires de l’Europe et ont tout abandonnés à ce nouveau veau d’or.La séparation d’avec les flamands est maintenant inévitable.

  3. @ piero, Les charbonnages et la métallurgie se sont effondrés dans toute l’Europe (France, Belgique, Allemagne, Grande-Bretagne) en même temps, refusant les mises en cause de leur statut, une réorganisation et de moindres pouvoirs de leurs syndicats ultra puissants dans ces branches d’activité.
    Le charbon coûtait trop cher à extraire par rapport au pétrole.
    Arcelor produit des métaux de très grande qualité, et pourtant, personne ne veut racheter cette société excepté à un coup très bas. Pourquoi ?
    La Wallonie antilibérale a refusé de développer une culture de l’entreprise petite ou moyenne contrairement aux Flamands, et préfère faire travailler des immigrés. Pourtant c’est un magnifique pays (avec les meilleures bières du monde) avec beaucoup d’atouts : le problème est cette foutue culture chrétienne sociale que l’on retrouve dans le nord de la France. Dans le nord de la Grande-Bretagne où les gens sont obligés de se bouger, ils s’en sortent petit à petit. Pas chez nous où la démagogie est de règle

  4. Quand l’Etat central fait faillite, quand le socialisme centralisateur et oppresseur est la doctrine ”nationale”, quand l’immigration massive menace les libertés civiles ordinaires, le recours à l’identité régionale ou provinciale, ou culturelle et linguistique, etc…. devient la solution immédiate : elle peut conduire à des excès, mais elle apparait comme une planche de salut. Que ce soit en Italie avec la Ligue du Nord, en Belgique avec les partis flamands, en France avec les mouvements culturels et/ou autonomistes corses ou basques, ou bretons ou alsaciens.
    Certes cela surgit sur fond de refus de l’idée de la grande nation fédératrice des petites nations : mais n’est-ce pas inévitable, voire souhaitable, au moins pour ces peuples ou régions concernés ?
    Il faut essayer de comprendre pourquoi, car l’Etat-Nation n’est pas un modèle absolu, surtout quand il se prétend le maître de la morale, de la culture, des lois, des moeurs, etc…. au mépris de la religion historique chrétienne, des cultures enracinées, des traditions et de tout ce qui a fait nos patries, les petites et les grandes.

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