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France : Politique en France / Pays : Iran

L’extrême-gauche infiltrée par les services iraniens ?

L’extrême-gauche infiltrée par les services iraniens ?

Lu sur Atlantico :

Le parti communiste français a ouvert ses locaux, à plusieurs reprises, à d’importantes personnalités liées à la République islamique d’Iran. Des membres de la France insoumise entretiennent quant à eux des liens avérés avec des activistes palestiniens membres d’une organisation terroriste qui assume sa proximité avec les Gardiens de la révolution islamique. Avant eux, le parti socialiste avait déjà été la cible d’une tentative d’infiltration iranienne, déjouée par le contre-espionnage français. Révélations sur l’entrisme iranien au cœur de l’extrême gauche française.

C’est dans les locaux du parti communiste, dans le 13 ème arrondissement de Paris, que le collectif Palestine vivra annonçait tenir une réunion, le 2 mai dernier, en présence de Salah Hamouri. Cet avocat franco-palestinien de 39 ans, considéré proche du Front de Libération de la Palestine (FPLP), mouvement révolutionnaire marxiste inscrit sur la liste des organisations terroristes de l’Union européenne, est aussi le gendre de l’ex député communiste Jean-Claude Lefort (décédé en juin 2024, ndlr).

Bien qu’il ait nié tout lien avec le FPLP, Hamouri a été condamné, en 2008, à sept ans de prison par un tribunal israélien qui l’a reconnu coupable d’avoir fomenté un projet d’assassinat contre l’ancien grand rabbin d’Israël (selon son avocate, Hamouri aurait plaidé coupable pour obtenir une réduction de peine, ndlr). Il a aussi été proche de Samir Kuntar, un terroriste libanais membre du FPLP, également lié au Hezbollah, la milice chiite libanaise aux ordres de Téhéran. Kuntar, condamné à perpétuité en Israël, en 1980, pour le meurtre d’un père et de sa fillette de quatre ans, a été libéré en 2008 dans le cadre d’un échange, et tué en 2015 par une frappe israélienne en Syrie. Il existe une photo sur laquelle posent les deux hommes, qui laisse peu de place au doute quant à leur relation. On y voit également, à leurs côtés, Ahmad Saadat, le secrétaire général du FPLP.

Franco-iranien, Matthieu Ghadiri, ancien policier et ex-agent infiltré, a été recruté par les services secrets iraniens dans les années 80, pour espionner et influencer, pendant plusieurs années, le parti socialiste. Ce dont ne se doutaient pas les mollahs, c’est qu’il travaillait pour le contre-espionnage français. Il déclare :

Tout a commencé en février 1979, lors de la visite de Yasser Arafat à Téhéran. Ce dernier a proposé aux Iraniens de constituer un service de renseignement avec l’appui des Syriens, qui eux-mêmes profitaient des conseils des soviétiques. Mais Khomeini a décidé de s’adresser directement à ces derniers. À partir des années 1980/81, le renseignement iranien devient en quelque sorte un service russe, adapté à la mentalité iranienne, et à la religion musulmane. Ses responsables ont notamment appris du KGB que lorsqu’un de leurs agents est placé dans une ambassade, il ne doit pas s’occuper des affaires du pays dans lequel il est en poste, mais seulement de ceux qui sont frontaliers. Les agents iraniens ont été totalement formatés par les Soviétiques.

Depuis quand les Gardiens de la révolution islamique, bras armé du régime iranien, font-ils de l’ingérence et du renseignement en France ?

Jusqu’en 2016, les Gardiens de la révolution islamique agissaient surtout à l’intérieur de l’Iran. Leur priorité, c’était le contre-espionnage, et la chasse aux opposants. L’étranger était le domaine réservé des agents du ministère de l’information (l’équivalent de la DGSE, ndlr). Mais à cette époque, qui se situe peu après les accords de Vienne sur le nucléaire iranien, ils ont commencé à s’intéresser aux pays étrangers. Leur hiérarchie s’est rendu compte que leurs homologues des services du ministère de l’information étaient très efficaces à l’extérieur de l’Iran. Dans le même temps, les mollahs ont compris que ces derniers ne leur disaient pas tout dans leurs rapports. C’est comme ça que les Gardiens de la révolution ont récupéré une partie de leur mission. Ils ont décidé de recruter des agents de toutes nationalités installés à l’étranger, et bien intégrés dans leurs pays de résidence. Encore aujourd’hui, s’il s’agit d’Iraniens qui sont dans une situation fragile, ils les menacent, eux ou leurs familles, pour les obliger à collaborer. S’ils ont une bonne situation, ils leur proposent de gagner de l’argent en travaillant avec des sociétés iraniennes et des organismes d’État. En ce qui concerne les étrangers, ils les aident financièrement et indirectement à travers des associations islamiques créées en Europe ou ailleurs. Parmi ces étrangers, ils trouvent parfois une personne qui a le potentiel de gravir les échelons dans le domaine politique, et de devenir une personnalité importante dans son pays. Dans ce cas, ils investissent sur elle à long terme. C’est la méthode russe. Les agents du ministère de l’Information, dans les ambassades, s’occupent du recrutement d’agents appelés « sympathisants de la République islamique », ou des groupes terroristes palestiniens.

Les services secrets iraniens vous ont demandé d’espionner le parti socialiste français et de faire de l’influence auprès de personnalités. En dehors de vous, quels types de profils ont-ils recruté en France ?

Leurs cibles, c’étaient des médecins, des avocats ou des pharmaciens iraniens résidant en France. Durant la période où j’étais en activité, il y en a eu plusieurs identifiés en France et en Europe. Une fois recrutés, ils avaient pour mission de prendre contact avec des personnalités de gauche, d’assister à des réunions (…). Les services Iraniens pouvaient également recruter des étudiants qui se trouvaient en situation précaire. Il leur était aussi demandé de prendre attache avec des associations, puis avec des politiques.

Pourquoi les réformateurs iraniens, que l’on présente comme des modérés en France, sont ceux qui ont le plus infiltré les institutions françaises ?

Jusqu’en 2018, les réformateurs étaient très présents parmi le personnel des ambassades et des consulats. Par leur présence à l’étranger, ils paraissaient plus ouverts, ils communiquaient beaucoup en ce sens. Ils approchaient les partis politiques pour faire passer leurs idées. Ils faisaient aussi de l’influence en leur faisant peur, en leur disant par exemple que si la République islamique devait s’écrouler, alors l’Iran deviendrait l’Irak ou la Syrie. Plein de gens, qui voulaient tisser des relations durables avec eux, sont tombés dans leurs filets. Cependant, lorsqu’en 2018, Donald Trump a fait voler en éclats le traité de Vienne, les conservateurs ont repris la main.

Pendant plusieurs années, le Parti Communiste a mis une salle à disposition de personnalités liées au régime iranien. Comment cela est-il possible ?

Les agents des réformateurs ont su séduire les responsables du parti communiste en leur faisant miroiter un changement en douceur en Iran. Les communistes, voulant lutter contre les extrémistes, les ont crus, et ont commencé à les soutenir sans le savoir. On peut appeler cela comme on veut, mais force est de constater que le parti communiste a été infiltré par les services iraniens.

En aout, la députée européenne Rima Hassan était filmée à Amman, en Jordanie, lors d’une manifestation en hommage à Ismail Haniyeh, le chef du Hamas tué le 31 juillet à Téhéran. Elle a été vivement critiquée, et obligée de se justifier. Que peut-on déduire de sa présence à un tel évènement ?

Je vais vous livrer mon analyse : les services iraniens cherchent des personnes qui ont le potentiel pour devenir responsable associatif ou politique. Dès qu’ils les ont trouvées, ils se lancent directement ou indirectement dans un travail de longue haleine, afin qu’elles entament une grande carrière, et qu’elles deviennent plus tard leur porte-parole. Rima Hassan, compte tenu de ses origines, de sa personnalité et de son caractère, est considérée comme une perle rare pour les extrémistes du Proche-Orient à la solde des services de renseignements iraniens.

Au regard de sa connaissance de la région, difficile d’imaginer que ce point lui ait échappé. A minima, il ne peut pas lui avoir échappé qu’elle fréquente des militants du FPLP. Du reste, son champ lexical est à la fois très proche du leur comme de celui des mollahs iraniens. Il y a manière et manière de soutenir la légitime cause palestinienne. La sienne présente des similitudes troublantes avec le mode de combat idéologique des islamistes. Est-elle une sorte d’idiote utile sous influence ou assume-t-elle consciemment un rôle d’allié ? Au regard de ce qu’on sait des tentatives d’infiltration iraniennes en Europe, le Parlement européen pourrait sans doute utilement se pencher sur la question.

Est-ce que des associations françaises, par exemple propalestiniennes, touchent de l’argent de la République islamique d’Iran ?

La République islamique dépense des centaines de millions de dollars pour aider des groupes terroristes, et exporter l’islam chiite en Europe et ailleurs, en créant des centres culturels islamiques, ou en aidant financièrement des associations islamiques propalestiniennes. Les Turcs agissent aussi de la sorte. Comme ils savent tous qu’ils sont surveillés par les autorités policières, financières et judiciaires, ils cherchent en permanence des moyens pour contourner le système et rendre ces aides financières légales et “propres”…

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3 commentaires

  1. Si VGE n’avait pas offert l’hospitalité de la France à Rouhollah Moussavi Khomeini et hébergé à Neauphle-le-Château pour préparer tranquillement la révolution et assassiner le Chah, la situation serait probablement très différente dans cette région du monde.
    Quant à Rima Hassan, je suis persuadé qu’elle est parfaitement consciente de son rôle d’ambassadeur du HamaSS au sein de LFI et du Parlement européen : ses mises en scènes théâtrales et ses discours ne laissent aucun doute sur ses intentions et ses objectifs.

  2. Chronique de l’Orient simplifié avec SOS Chrétiens d’Orient – Benjamin Blanchard

    https://m.youtube.com/watch?v=btMQduz-etc

  3. La collaboration avec des ennemis auto-proclamés de la France est une longue habitude de la gauche en France.

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