Les historiens qui, émus en particulier par l’affaire Pétré-Grenouilleau, ont demandé que cesse l’ingérence politique dans leur domaine ne sont pas seuls. Pierre Assouline, sur son blog du Monde, les appuie :
Il était temps ! Rarement la réaction d’un milieu aura été autant attendu [sic] que celle des historiens. Des années qu’il s’y murmure et parfois s’y écrit à propos de la loi réprimant la négation des crimes contre l’humanité que ce n’est pas l’affaire du Parlement. Des mois qu’il s’y murmure et parfois s’y écrit que le Parlement n’est pas davantage fondé à indiquer aux auteurs des manuels d’histoire et aux professeurs du secondaire l’art et la manière d’enseigner la grandeur et décadence de la colonisation française. Des semaines qu’il s’y murmure et parfois s’y écrit que l’histoire de l’esclavage ne relève pas d’une pression communautariste devant les tribunaux.
Les lecteurs de son blog l’appuient majoritairement, à en juger par les commentaires. Tout comme les lecteurs du Monde sollicités par ce sondage en ligne.
Cette pétition, et l’accueil qui lui est faite, est très encourageante. Il y a encore quelques jours, on se sentait par exemple un peu seuls à dire l’évidence : qu’on pouvait penser tout le mal qu’on voulait de David Irving, mais qu’il était effarant qu’il risquât 20 ans de prison pour négationnisme.
Toutefois la pétition est également un peu attristante : il aura fallu qu’à des excès "de gauche" (la loi Gayssot, la loi Taubira de 2001) répondent des réactions "de droite" (la condamnation de Bernard Lewis, le "rôle positif" de la colonisation) pour qu’il devienne possible de parler de cette dérive. Faudrait-il donc se résoudre à ce que la droite fasse les mêmes erreurs que la gauche, mais en symétrique, avant que le bon sens ne revienne ?