Extrait des Nouvelles de la France qui vient de Me Trémolet :
"Le décalage, pour Ingrid Betancourt, entre la foi catholique qu’elle manifeste publiquement et nos mœurs laïcistes, peut devenir une souffrance quasiment insupportable. […] D’autres, d’un autre bord, mais qui ne parviennent jamais à se réjouir d’une bonne – d’une magnifique nouvelle – tellement ils sont habitués à n’en connaître que de mauvaises, feront la moue, et, d’un air désabusé, crieront à la supercherie, en faveur d’une féministe, écologiste, qui, de surcroît, fut plutôt de gauche ! Ceux-là, comme les autres, nous confortent dans cette constatation que le plus difficile à admettre, pour l’homme, n’est pas l’existence du mal, mais la possibilité du bien, ici-bas. Nous pensons beaucoup trop souvent que la victoire de Dieu, dans le temporel, ne survient, en définitive, que dans les catastrophes, les déluges, les pluies de feu et de soufre. […]
Ingrid Betancourt, soutenue par l’intelligentsia marxiste, la gauche caviar et le Paris people et bobo, libérée par l’armée et le Président de son pays, tous deux suspects d’anticommunisme primaire, donc de fascisme, se retrouvant, d’un coup, icône de la prière publique, symbole de la dévotion à Marie, la femme au chapelet – la seule chaîne qu’elle accepte – n’est-ce pas la manifestation tangible de l’humour de Dieu ?
Sa victoire arrive toujours là où personne ne l’attend. Mais elle arrive, avec une telle surabondance dans l’évidence qu’il faut être sec comme un pharisien ou tordu comme un sadducéen pour refuser de la voir. Le monde entier se vautrait dans la sécularisation de toutes choses, le laïcisme impénitent et les ecclésiastiques eux-mêmes, en grand nombre, voulaient voir séparés l’Eglise et l’Etat, et, plus encore la prière et l’armée. Certains même en faisaient une doctrine nouvelle, issue des fumées du Concile. Les concepts d’Etat chrétien, de société chrétienne, d’institution chrétienne… avec leurs conséquences : le culte public rendu à Dieu, devaient disparaître au profit d’une religion plus discrète, plus personnelle, plus intérieure – vrai levain dans la pâte – et donc, la moins institutionnelle et la moins visible possible. Ces idées soi-disant nouvelles allaient de pair avec la désaffection pour le culte rendu à Marie, les formes populaires de la religion, et, tout, particulièrement, la plus critiquée, la plus ridiculisée, la récitation du chapelet.
Et voici que, le chapelet, la dévotion à Marie, la médaille miraculeuse, le Dieu des armées et le Sacré-Cœur avec, en prime un chef d’Etat très chrétien, reviennent, en triomphe devant les caméras du monde entier, par Ingrid Betancourt. […] Qui a dit que nous devions rester attentifs aux signes des temps ? En voici un, de belle allure."
MJ
lesloups
…”j’ai envie de dire” (comme dirait un certain petit Nicolas S.)à notre ami Jacques que cette manifestation publique de piété de Mme Betancourt n’est peut-être pas en ligne avec sa vie privée et avec ses positions de candidate en Colombie … ne serions nous pas dans le domaine de la sensiblerie et de l’émotion ?
Mais enfin, Mme Betancourt sort de 7 ans de réclusion ; le passé est le passé, l’hommage à la T.S. Vierge est du présent. Réjouissons nous, et souhaitons que l’avenir tienne les promesses du présent.
Bob Dinard
En réponse à Lesloups : si les manifestations publiques de piété n’étaient autorisées qu’aux personnes à la vie morale (passée ou présente) irréprochable, l’Eglise n’existerait tout simplement pas.
Et le fait de conclure “le passé est le passé” (comme habilité à passer l’éponge) après avoir évoqué les turpitudes en question, est un curieux procédé.
Marie la Bretonne
Très bel article de Me Trémolet dont je partage entièrement le point de vue.
Certes le passé de Mme Betancourt est peu glorieux, mais depuis sa candidature, plus de 6 ans ont passé, et 6 ans de captivité.
Et pour parler de sa vie privée, j’ai noté qu’on a peu entendu parler de son 2ème “mari” (ou plus exactement, son concubain), mais qu’en revanche on a beaucoup vu son 1er mari (donc le vrai)… Alors, attendons la suite avant de la “lyncher”.
C’est rigolo, ça me rappelle quelque chose, cette histoire : Jésus accepte le repentir de Marie-Madeleine… et le pharisien qui l’a invité se dit en lui-même : “Si cet homme était un prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche et ce qu’elle est : une pécheresse.”
Mais Jésus, prenant la parole, lui dit : “Simon, j’ai quelque chose à te dire” “Parle, maître” répondit-il. “Un créancier avait 2 débiteurs ; l’un devait 500 deniers, l’autre 50. Comme ils n’avaient pas de quoi s’acquitter, il remit leur dette à tous deux. Lequel des deux l’en aimera davantage ?” Simon répondit : “Celui-là, je pense, auquel il a remis davantage.” Jésus lui dit : “Tu as bien jugé.” … etc (le superbe évangile selon St Luc 7.36-50).
Et cette autre histoire où les pharisiens se trouvent prêts à lapider la femme adultère… “Que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre”, dit alors Jésus. Et tous, les plus vieux en premier, se retirent sans toucher à la malheureuse. Et Jésus dit à celle-ci : “Va… et ne pèche plus !”
Les jours et les semaines qui viennent nous diront ce qu’il en est vraiment. Mais je veux m’efforcer de supposer en premier lieu la possibilité du bien… car à Dieu, rien n’est impossible, et qui plus est, nous serons jugés comme nous avons jugé les autres.
benoit
a lesloups.
je ne vois pas tres bien ce qui, dans la vie privee d Ingrid Betencourt, peut bien l empecher de prier en public. le fait qu elle soit divorcee remariee? mais ca n’empeche pas la priere a Celle qui est le refuge des pecheurs. je trouve ce genre de rpmarque incroyable…alors la priere publique ne serait reservee qu‘aux purs…autoproclames qui plus est!
Noetinger
Merci et felicitations Maitre Tremolet de Villers pour votre article.
Nous pouvons prier pour Madame Betancourt, pour ces otages qui souffrent, et remercier le Bon Dieu de nous donner ce signe si reel de conversion. A sa facon….
‘L’Esprit souffle oú il veut’.
En Amerique du Sud, Dieu es un Pere, la Foi fait partie de la vie, dans les coeurs.
Le continent de l’Esperance Chretienne avait lance le Pape Jean Paul II.
Puisse sa priere etre exhausee!
Lala
Jésus dit :
“Sans moi vous ne pouvez rien faire” (Jean 15, 5)
Liliane
En tant que femme croyante et pratiquante, je suis choquée par l’aveuglement de certains catholiques…… Réjouissons-nous que cette femme soit libérée, réjouissons-nous qu’elle prie La Vierge Marie, mais cessons d’ingurgiter de la mauvaise farine médiatique : Madame Betancourt n’est pas Sainte Bernadette !!!!
On nous demande à nous, femmes catholiques dignes de ce nom, de ne pas divorcer, et si c’est le cas et que nous transgressions la règle en osant nous remarier, après avoir divorcé : c’est l’excommunication immédiate ! Nous ne parlons pas là de la vie passée mais bien de la vie présente de Madame Ingrid Betancourt mariée en 1981 à Monsieur Fabrice Delloye, dont elle a deux enfants, Mélanie et Lorenzo Delloye-Betancourt. Divorcée en 1990, elle retourne seule vivre à Bogota (qui s’occupe des enfants ?) où elle épouse en 1997 Juan Carlos Lecompte, homme politique colombien, architecte de formation et publicitaire de métier.
Elle s’appelle donc Ingrid Lecompte. Point Barre. Mais Betancourt fait plus chic. Cela a un côté “Bal à l’Ambassade” : avec un père et un beau-frère ambassadeurs… On est bien loin des “Misérables”,de “Germinal” ou des “Bas-Fonds”…..
Alors ne nous arrêtons pas à ces clichés un peu trop “rose bonbon” que gobent les midinettes lectrices de la presse “People”, ne laissons pas nos affects nous égarer pour une image télévisuelle bien préparée par son service communication. Restons fortes et lucides. Regardons vers la Croix, écoutons Jésus nous dire “Je suis le chemin, la vérité et la vie”.
Et surtout surtout soyons bien attentives à la suite car Madame ex-Betancourt a déjà déclaré dans la presse (comme quoi : “tout en elle n’est que spontanéité”) ce qu’elle a décidé de dire à notre Saint Père :
“Je voudrais parler théologie avec lui. Il y a beaucoup de choses que je voudrais qu’il m’explique”, déclare Ingrid Betancourt dans un entretien à l’hebdomadaire La Vie à paraître jeudi.
“Par exemple, pourquoi l’Église catholique s’arroge le droit d’excommunier des gens alors que Jésus n’a jamais excommunié personne?”
Ben voyons, gênant quand même ce divorce et ce second mariage…. A la place de Monsieur Lecompte, je ferais attention à moi, un enlèvement en Colombie est si vite arrivé…… N’est-ce pas ?