Dans une lettre adressée au cardinal Sfeir, patriarche des maronites, le pape écrit :
"L’année consacrée au mille-six-centième anniversaire de la mort de Saint Maron arrive à sa conclusion: un temps de grâce a été accordé à l’Église Maronite pendant ce jubilé exceptionnel. C’est aussi le couronnement de votre service pour la plus grande gloire de Dieu et le bien de tous ses fidèles. Dieu dans son amour insondable vous a façonné et marqué de sa trace indélébile pour une élection particulière à son service. Ce choix secret a trouvé sa correspondance dans votre réponse libre et enthousiaste à l’exemple de la Mère de Dieu: "Qu’il m’advienne selon ta parole!" (Lc 1, 38).
Vous avez pu fêter l’an dernier soixante ans de sacerdoce: preuve de fidélité et d’amour pour Jésus-Christ, le Souverain Prêtre. En juillet prochain, vous aurez de nouveau l’occasion d’élever une action de grâce à la Trinité Sainte pour l’accomplissement de cinquante ans d’épiscopat. Pendant presque vingt-cinq ans, vous avez collaboré avec vos deux prédécesseurs sur le Siège d’Antioche, avant d’être choisi par le Synode pour leur succéder le 19 avril 1986: un moment décisif qui vous place aujourd’hui au seuil de votre jubilé d’argent dans cette charge. Vous avez commencé ce noble ministère de Patriarche d’Antioche des Maronites dans la tourmente de la guerre qui a ensanglanté le Liban pendant de trop longues années. C’est avec l’ardent désir de la paix pour votre pays que vous avez conduit cette Eglise et sillonné le monde pour consoler votre peuple contraint à l’émigration. La paix enfin est revenue, toujours fragile, mais toujours actuelle.
Le Pape Jean-Paul II, que j’aurai la joie de proclamer Bienheureux le 1er mai prochain, vous a appelé à devenir membre du Collège des Cardinaux, le 26 novembre 1994, pour vous insérer dans une communion plus profonde avec l’Eglise Universelle. […] Lorsque j’ai convoqué le Synode extraordinaire pour le Moyen-Orient en septembre 2009, je vous ai nommé Président délégué ad honorem pour souligner la valeur du service ecclésial que vous avez accompli au nom du Christ. […]
Vous avez choisi de renoncer à la charge de Patriarche d’Antioche des Maronites en cette circonstance très particulière. Maintenant, j’accueille votre décision libre et magnanime qui est l’expression d’une grande humilité et d’un profond détachement. Je suis sûr que vous accompagnerez toujours le chemin de l’Église Maronite par la prière, le sage conseil et les sacrifices."