Depuis le 24 septembre, une quarantaine de parlementaires de la majorité libanaise sont résidence forcée dans des suites de l’annexe de l’hôtel Phoenicia, à Beyrouth. Ils attendent d’être conduits sous très haute escorte au siège du Parlement pour élire un président de la République (une réunion prévue le 12 novembre a été reportée au 21 novembre, le mandat de l’actuel président Emile Lahoud prenant fin le 23 novembre à minuit).
Les suites, qu’ils partagent parfois à deux ou trois, sont alignées portes closes le long d’un corridor aux vitres fumées. L’établissement hôtelier est luxueux. Les frais de séjour sont pris en charge par Saad Hariri, chef du Courant du futur et du plus important groupe parlementaire.
Aucun d’eux n’était demandeur d’une telle privation de liberté. La décision de les regrouper a été prise par les blocs parlementaires auxquels ils appartiennent, pour les mettre à l’abri des tueurs qui, en moins de deux ans, ont assassiné quatre de leurs collègues. Pour ces députés, l’identité des assassins, ou plutôt de leur commanditaire, ne fait pas l’ombre d’un doute : le régime syrien. Son but serait de priver la majorité de son avantage au Parlement en prévision du scrutin présidentiel.