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Pays : Liban

Liban : les chrétiens ne serviront pas de sacs de sable

Dans Présent, Maroun Charbel relatele discours de Samir Geagea lors de la messe annuelle pour le repos de l’âme des martyrs de la résistance libanaise :

"Une ovation debout de 8 minutes a salué l’arrivée du vénérable prélat [Mgr Sfeir] en un cri unanime d’amour et de confiance en celui qui a su guider les Chrétiens du Liban jusqu’au départ du dernier soldat syrien. « Nous avons parmi nous le cardinal Sfeir, qui s’inscrit dans la lignée historique des patriarches maronites pionniers de la lutte pour la liberté et l’indépendance », dira Geagea dans son discours.

Avec une maîtrise parfaite de la langue et de ses finesses, évitant tous les pièges de ce type d’exercice, Samir Geagea a répondu au patriarche Raï sans jamais le nommer, sans jamais lui manquer de respect et sans jamais – au grand jamais – le désigner à la vindicte de la foule. Il a commencé par lancer un appel à tout l’Orient chrétien pour qu’il « rejette le concept d’alliance des minorités ».

« Les chrétiens d’Orient n’ont peur de personne… La présence des chrétiens dans la région n’a jamais été une question de chiffres, mais de valeurs et de spiritualité. Notre existence même représente un droit et un message important pour toute la région (…) Nous n’accepterons pas d’être des faux témoins devant des actes contraires à tout ce en quoi nous croyons, et à l’humanité. On cherche à réduire le rôle historique des chrétiens et faire d’eux des sacs de sable destinés à protéger des régimes odieux et arriérés qui n’ont d’autre valeur que celle de la pérennité de leur pouvoir… La peur d’une montée de l’extrémisme est légitime, mais elle ne doit pas servir d’excuse pour justifier la répression et les massacres (et) il n’y a pas plus extrémiste que le régime en place en Syrie. Qui donc a attaqué les chrétiens au Liban et les a réduits par la force ? Qui a détruit nos églises ? Qui a bombardé Achrafieh, Zahlé et Aïn el-Remmaneh ? Qui a tué Bachir Gemayel, Kamal Joumblatt, René Moawad et Rafic Hariri ? Qui a laissé derrière lui des armes illégales et un contexte dans lequel le Liban est toujours pris en otage ? »

« Ce que nous ne saurons accepter, c’est de nous trahir nous-mêmes », a-t-il conclu en accusant le gouvernement libanais, par son alignement sur la Syrie, de « mettre le pays en porte-à-faux avec son identité, son patrimoine et son histoire et en confrontation avec la communauté internationale et arabe »."

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