A l’appel du Hezbollah, des centaines de milliers de personnes se sont rassemblées cet après-midi dans le centre de la capitale libanaise pour réclamer le départ du Premier ministre anti-syrien Fouad Siniora. Cette manifestation, déjà qualifiée d"‘historique et décisive" par le Hezbollah, pourrait être un tournant dans la crise politique qui paralyse le Liban, dix jours après le début des rassemblements. Des militaires et des policiers armés interdisaient l’accès aux principaux axes de la capitale tout en protégeant le bâtiment du Grand Sérail où le chef du gouvernement et la plupart de ses ministres sont retranchés depuis le 1er décembre.
Le général chrétien maronite Michel Aoun, allié du Hezbollah, a fixé un ultimatum de "quelques jours" à Siniora pour soit accepter un gouvernement national soit devoir faire face à des conséquences non précisées. De son côté, Cheikh Naim Kassem, numéro deux du Hezbollah, a juré que l’opposition était prête à rester des semaines dans la rue pour atteindre son but.
Depuis ses bureaux du centre-ville, le Premier ministre s’est adressé par visioconférence à des militants anti-syriens. Dénonçant les manifestations, il a demandé: "est-ce la meilleure manière de faire des demandes, quelles qu’elles soient ?". Se disant ouvert au dialogue avec l’opposition, il a reconnu que la crise politique menaçait le pays, sa sécurité, son économie et son système politique.