D'Aymeric Pourbaix dans Famille chrétienne à propos de la visite des parlementaires au Pape :
"Mais c’est une autre phrase du pape aux élus, en apparence anodine, qui révèle un changement profond en France. On peut « se féliciter », affirme ainsi le pape François, que « la société française redécouvre des propositions faites par l’Église ». Cette dernière aura été, de fait, la grande bénéficiaire de la mobilisation des anti-« mariage pour tous ».
Paradoxe intéressant, dans la mesure où ce même mouvement n’a cessé de se dire aconfessionnel, malgré les critiques internes d’une partie de ses troupes. Habileté tactique qui a eu ses raisons, mais qui pour autant n’a trompé personne, et surtout pas les observateurs. Il ne leur a pas échappé que la très grande majorité des manifestants étaient issus des paroisses et mouvements qui appartiennent de près ou de loin à l’Église.
Pourquoi dès lors continuer à avancer masqués, quand les mois que nous venons de vivre ont montré, d’une part, que cette référence catholique n’était pas un repoussoir, et d’autre part, que l’intense réflexion des chrétiens sur l’anthropologie, servie par un maillage encore bien réel du territoire, était capable d’entraîner bien au-delà des frontières de l’Église, à sa « périphérie ». En perspective, il y a là tout le champ politique et social à ré-évangéliser, pour des catholiques qui se découvrent moins minoritaires qu’ils ne le pensaient.
Ce qui a vraiment changé, c’est aussi une libération dans les esprits catholiques. Libération d’un carcan mental imposé par plus d’un siècle de laïcité, dans lequel l’Église en France s’était laissé enfermer, de plus ou moins bon gré : une sorte d’acceptation tacite de sa présence, à condition qu’elle ne prétende pas éclairer les consciences et agir en dehors de la sphère purement religieuse. Ce qui valait approbation de l’ordre, ou du désordre, établi.
Le lendemain de sa rencontre avec les parlementaires français, le pape François a implicitement répondu à cette tentation, qui guette parfois les œuvres catholiques agissant dans le domaine public : c’est une « illusion » que de vouloir « construire la cité de l’homme sans Dieu ». Car alors le résultat est une « nouvelle tour de Babel ». Face au foisonnement d’initiatives qu’a suscité cette mobilisation contre la loi Taubira, il appartient aux successeurs des apôtres, les évêques, d’en assurer l’unité, dans le respect du rôle et de l’autonomie des laïcs."
bécassine
L’évêque d’Evry, Mgr Dubost, s’est contenté de dire, après la promulgation de la loi Taubira, que les catholiques n’étant pas d’accord à son sujet, il fallait simplement être un ferment d’unité dans la société (quelqu’un pourrait-il m’expliquer ce que signifie cette langue de bois?) et montrer l’exemple avec nos familles.
Olivier
La logique de la laïcité à la française c’est la mort, le vol de son prochain. (cela s’appelle peut-être PS, au final^^)
Goupille
Cette langue de bois signifie que nous avons à faire à des Evêques concordataires, pour ne pas dire pétochards, ou pire.
Qui n’ont que peu soutenu les manifestations, que Rome insupporte, que les fidèles importunent.
En conséquence, et dans un premier temps, une pétition pour demander révocation du Conseil Famille et Société de la CEF :
http://petit.io/petition/avenir-de-la-culture/loi-taubira-les-catholiques-poignardes-dans-le-dos
Pierre le romain
Bravo à Famille chrétienne pour le choix de la photo.
C’est un heureux inattendu !
tadea
@bécassine
Pareil pour moi, je n’ai pas bien compris (Je vis dans ce diocèse)
Clovis
Heureusement pour nous tous les évêques de France ne parlent pas comme Mgr Dubost!
JPR
si ce commentaire du discours du pape n’apporte rien (j’ai 2 pages de critique dont je vous dispense), le lien est plus parlant. @bécassine nos Evêques doivent apprendre à parler comme une famille unie et, hors de la ligne, la langue de bois fait d’eux de médiocres politiques et des entraves à la foi des croyants. Je leur suggère de faire un synode des Evêques sur la parole engagée des apôtres Paul, Pierre, Jacques. Ou la génération d’après.
Gérard Laguérie
L’unité, on ne pourra pas s’en passer. Rien de bien ne se fera sans elle qui puisse ressembler à un retour aux promesses de notre baptême. Avec ou sans les évêques. A part quelques uns d’entre eux – chapeau Messeigneurs – ils ne se situent pas à la hauteur de leur responsabilité. Mais pourquoi attendre d’eux une initiative qui peut venir de nous laïcs. Ce n’est pas Saint Rémi qui a évité à la France de devenir arienne, c’est Clovis et sa conversion. Même si l’on sait le rôle qu’a joué Saint Rémi.
Et l’unité, c’est – en France – le roi. Le roi chrétien. Ce n’est pas Saint Rémi. La conversion de Clovis a été une conversion à la foi catholique de Saint Rémi, c’est sûr. Mais elle s’est faite en opposition à la foi arienne de nombreux autres évêques de Gaule et d’ailleurs. De même, ne peut-on imaginer que le retour de la France aux promesses de son baptême soit le fait des laïcs – certes aidés de quelques évêques courageux – beaucoup plus que des clercs majoritairement défaillants ?