Peter Theo Curtis, 45 ans, a été libéré dimanche de façon inattendue, grâce à de longues négociations élaborées par le Qatar et les Etats Unis. Il n’y a apparemment pas eu de rançon payée pour lui.
Le mois dernier, la famille Curtis avait reçu une vidéo montrant M. Curtis, les mains liées, assis devant un homme pointant sur sa tête une arme automatique. « Ma vie est en très, très, très grand danger – il me reste trois jours – trois jours à vivre » disait-il. Aucun effort de libération n’avait alors abouti.
Et pourtant il fut libéré par à une branche d’Al Qaeda, Nursa Front, à peine une semaine après la décapitation de James Foley, prisonnier de l’Etat Islamiste. Il est possible que cet événement, enrageant beaucoup de monde, incita le Qatar, allié luttant contre le terrorisme, à exercer une pression plus forte pour la libération de M. Curtis.
La libération de M. Curtis eu lieu alors que les Britanniques annonçaient qu’ils étaient sur le point d’identifier l’assassin de M. Foley. Cette enquête pourra guider les recherches pour libérer un autre captif journaliste américain, Steven J. Sotloff, et deux autres américains.
Une enquête indiquait qu’il avait pénétré en Syrie avec l’aide d’un guide qui l’avait trahi, le livrant aux mains d’un groupe extremiste, Ahrar al-Sham, qui par la suite le livra à Nursa Front. Durant 9 mois la famille resta sans nouvelles jusqu’à ce qu’un autre journaliste, Matthew Schrier, échappa de la même cellule en juillet 2013. Ils avaient creusé un trou dans le mur, mais M. Curtis était resté bloqué à l’intérieur. M. Schrier raconta comment ils avaient été torturés et ne pouvaient plus marcher.
Les Etats Unis sont un des seuls pays strictement opposés au versement de rançon, refusant toute concession avec les groupes terroristes. Cette règle est en contraste radical avec les nations européennes qui pour la plupart sont devenues, sans l’avoir voulues, la plus grande source de revenus d’Al Qaeda, leur payant plus de 125 millions de $ ces 5 dernières années, pour la libération d’otages.
Cette loi interdisant le paiement de rançon a protégé les Américains, en faisant d’eux des otages sans grand intérêt. Mais pour les quelques prisonniers américains, cette règle les exposa à un risque majeur d’exécution. L’Etat islamique d’Irak, qui exécuta M. Foley après avoir exigé une rançon de 100 millions d’€, a menacé d’exécuter M. Sotloff.