Marion Sigaut témoigne :
Quand j’avais la trentaine, je vivais une histoire d’amour assez orageuse avec un monsieur qui m’avait semblé bien sous tous rapports. En fait nous nous disputions sans arrêt, et j’ai compris qu’il valait mieux rompre que de continuer sur une si mauvaise lancée.
C’est alors que j’ai découvert que j’étais enceinte.
J’ai tourné le problème dans tous les sens, pendant des jours et des jours, et j’en suis arrivée à la conclusion que nous ne ferions pas un meilleur couple avec un enfant entre nous. J’ai proposé au monsieur d’accepter cet enfant, même sans vivre avec moi. Furieux, il a refusé.
J’ai retourné le problème dans tous les sens pour arriver à la conclusion que même s’il faisait défaut, j’allais mener cette grossesse à terme. Je ne l’avais pas voulue, mais elle était là.
J’ai commencé à vivre dans cette perspective que je portais la vie et que j’allais avoir un enfant. J’étais sûre de mon choix : j’avais déjà avorté, je ne recommencerais pas.
Bienvenue la vie.
Je ne dirai pas ici l’étendue de l’horreur qui s’est abattue sur moi dès que j’ai prévenu les miens de ma situation et de ma décision. Mais en voici quelques bribes :
Avorte ! Tu refuses le mariage au père et tu lui fais un enfant dans le dos ?
Avorte !
Tu t’imagines qu’on va t’aider à l’élever, et quoi encore ?
Avorte !
Tu as un désir d’enfant, à ton âge c’est normal, mais cet enfant ne t’a rien demandé : avorte !
Tu oses imposer une vie sans père à un enfant ?
Avorte !
Comment peux-tu être assez égoïste pour mener à terme une grossesse alors que tu es seule et n’en as pas les moyens ?
Avorte !
Tu refuses d’épouser le père parce que c’est un salaud ? Mais ton enfant sera un enfant de salaud !
Avorte !
Égoïste !
Avorte !
Salope !
Avorte !
Ça a duré des semaines pendant lesquelles je n’ai pas dormi, me rongeant les poings, serrant les dents à me les briser, maigrissant à vue d’œil.
Mon bébé, ne t’inquiète pas, ça ira, on y arrivera. Pardon mon bébé, je ne t’abandonnerai pas. Ils vont peut-être s’adoucir. Ton père changera peut-être en te voyant. Et puis même si ce n’est pas le cas, je ne t’abandonnerai pas. On va y arriver mon bébé, on va y arriver.
Une nuit, j’ai rampé jusqu’à mon téléphone pour appeler les urgences quand j’ai senti le sang couler entre mes jambes.
Fausse-couche.
« Ils » étaient contents.
Et moi j’avais compris.
Je demande qu’on inscrive dans la Constitution le droit inaliénable des femmes de donner la vie.
Et le devoir impérieux de la société de les aider à le faire dans les meilleures conditions possibles.
margot
Tout l’élan de mon coeur vers vous chère Marion.
Thibaud
Intéressant de vouloir constitutionnaliser la PMA sans père.
Morin
Cela existe déjà, c’est la loi naturelle inscrite au coeur de l’homme et de la femme.
Depuis Cicéron jusqu’à la définition du droit naturel.
Le droit positif en a détourné et permis qu’on arrive à une inversion du droit.
Cosaque
Merci chère madame pour ce courageux témoignage.
Merci Seigneur de nous avoir DONNÉ la vie.
Langon
C’est très beau, très courageux. Mille fois merci pour ce témoignage.
TuTux0743
Bonjour Madame, votre témoignage me touche. Mon second Fils est 1 Enfant “stérilet”. Mon épouse et moi avons eu 4 ou 5 jours, pour réfléchir à ce genre de terrible situation (je crois que mon épouse voulait probablement déjà divorcé) … JAMAIS j’ai pris position, j’ai toujours su que c’était une décisions individuelle et grave (mémorielle). Les enfants, sont le SEL de la Terre dans mon Esprit et éducation. J’ai eu du mal pour l’apprécier (2 ans) parce qu’en réalité, sa mère l’utilisait pour mettre de la distance avec moi (je suis affectueux), je l’ai compris que plusieurs années plus tard (pot aux roses) … Résultat ! sur mes 2 Fils que j’ai adoré (ainsi que leur mère), c’est le seul qui garde 1 gentil et sincère contact (33 et 35 ans) ! l’autre (l’ainé et ingénieur) m’a littéralement ostracisé (je vois plus mon petit Fils de 3 ans) … Comme quoi … Autre exemple, (en 2006), 1 copain et voisin de palier, se trouve dans une situation aussi similaire (relation bipolaire). Je lui ai donné mon avis (expérience), Résultat, sa petite à 18 ans aujourd’hui et lui, vit toujours, célibataire !