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France : Politique en France

« Liberté, liberté chérie… »

« Liberté, liberté chérie… »

De Stéphane Buffetaut, vice-président du CNIP, élu de Vendée, et ancien député européen, pour le Salon beige:

A l’évidence, « les convois de la liberté », à deux mois du premier tour de l’élection présidentielle, inquiètent la « macronie ». Le mot liberté ainsi mis en avant a quelque chose de bien ennuyeux. D’autant que les revendications et préoccupations des manifestants vont au-delà de la question du laisser passer vaccinal. Bien fâcheux pour le gouvernement dont l’habituel argument du civisme et du respect d’autrui perd de sa force, d’autant qu’il en a usé et abusé durant des mois et pas toujours à bon escient. L’image des blindés de la gendarmerie investissant Paris est d’autant plus contre-productive que les personnes qui ont rejoint les convois de la liberté semblent bien paisibles, chaleureuses, plus en quête de convivialité que de « castagne ». Quoi qu’il leur en coûte – et il leur en coûte beaucoup, des frais d’essence aux verbalisations systématiques. Ils proviennent de tous horizons sociaux et géographiques, voire politiques. Ils sont une image du peuple de France qui retrouve le goût d’être libre.

Ce qui rassemble tous ces gens, c’est une profonde lassitude, une grande exaspération, une vertigineuse  perte de confiance à l’égard d’une certaine caste politique qui, décidément, semble à des années lumières des préoccupations françaises. En fait, les mesures coercitives, contradictoires, punitives et souvent grotesques prises pour lutter contre la pandémie ont agi comme un révélateur. Trop c’était décidément trop et les citoyens ont pris conscience que, depuis des décennies, les libertés concrètes étaient sans cesse rabotées par des politiciens et une administration qui s’obstinent à vouloir faire le bonheur des Français malgré eux. En France, la liberté se réduit comme peau de chagrin, tandis que le pays se transforme en «Absurdistan ».

D’arrêtés en décrets, de décrets en lois, de lois en directives, de taxes en impôts, les Français étouffent dans un entrelacs de normes et de prescriptions souvent incompréhensibles et toujours sanctionnées par une fureur punitive. On passe ainsi du ridicule, qui, heureusement pour le Premier Ministre ne tue pas, à l’exaspérant. Ainsi le chef du Gouvernement nous indique que l’on peut boire son café assis mais pas debout. L’Administration entend nous apprendre les bien qui nous sont essentiels et ceux qui ne le sont pas. Puis l’Etat nous enjoint de changer de voiture, de chaudières, de fenêtres, de forme de fenêtres pendant qu’on y est.

A aucun moment ces règles qu’on nous impose ne sont passées au tamis socratique : est-ce vrai, est-ce bon, est-ce utile ? Bien évidemment, ce fatras de normes et d’obligations imposés aux citoyens à un coût que l’Etat essaie de compenser par des aides, subventions et crédits d’impôts qui sont autant d’usines à gaz, elles-mêmes coûteuses pour les finances publiques.

Dans le même temps, se multiplient les lois qui judiciarisent les opinions et les prises de parole. C’est la liberté d’expression sous contrôle judiciaire. Associations sans représentativité et minorités agissantes s’en donnent à cœur joie dans l’arène des tribunaux.

Cerise sur le gâteau, les dépenses incompressibles des ménages ne cessent d’augmenter, notamment celles d’énergie, donc de transport, de chauffage et de communication. « Joindre les deux bouts » devient de plus en plus difficile pour les sacrifiés de la mondialisation qui, à l’évidence, n’est pas heureuse pour tout le monde.

Enfin, l’entreprise accélérée de déconstruction de la société, de la famille, de l’identité sexuée, de la culture, de la langue, de l’histoire, de l’Europe, déboussole tous et chacun dans une ambiance délétère de désamour de soi et de sa propre civilisation, créant ainsi un malaise diffus, un pessimisme ambiant, une perte de confiance dans l’avenir.

Finalement, c’est un peu tout cela qu’expriment ces « convois de la liberté ». Certes, la nomenklatura déracinée qui nous gouverne espère que ce mouvement s’épuisera comme celui des gilets jaunes, faute de meneurs, de pensée et de stratégie construites. Que finalement tout ceci sera effacé, dilué par le débat électoral. Mais qu’on y prenne garde, si à la fin du XVIIIe siècle et au XIXe siècle, Paris a imposé ses révolutions au reste de la France, aujourd’hui le peuple,  le peuple à la peine, a été chassé de Paris pour la province. Ces convois, justement, remontent de province. Et si demain, c’était la province qui imposait ses révolutions à Paris ?

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1 commentaire

  1. Encore un texte long de ce monsieur qui pourrait être résumé en trois phrases : « Enfin, l’entreprise accélérée de déconstruction de la société, de la famille, de l’identité sexuée, de la culture, de la langue, de l’histoire, de l’Europe, déboussole tous et chacun dans une ambiance délétère de désamour de soi et de sa propre civilisation, créant ainsi un malaise diffus, un pessimisme ambiant, une perte de confiance dans l’avenir. »
    La Province n’impose pas ses révoltes à Paris car Paris est le siège de tous les pouvoirs politiques et est doté d’une milice casquée et blindée au service du pouvoir politique en place.

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