Dans l'Homme nouveau, Alain Chevalérias estime la partie mal engagée :
"Il n’est pas question pour nous de prendre la défense du leader libyen. Néanmoins, nous remarquons l’opération mal engagée. D’une part, outrepassant le mandat de la résolution des Nations unies, nos avions servent d’appui aérien à la rébellion, mécontentant les pays arabes, la Chine et la Russie, et affaiblissant le soutien international à l’intervention. Ensuite, plaçant la France à la tête de l’opération, le Président Sarkozy expose notre pays à des représailles. Car, qu’on le veuille ou non, le tigre de Tripoli n’est que blessé. Comme pour le prouver, la rébellion piétine et l’on parle dorénavant de dépêcher une aide au sol.
Une dimension semble avoir échappé à nos stratèges : la population libyenne est divisée en tribus hostiles ou favorables à Kadhafi. En d’autres termes, nous soutenons une partie des Libyens contre une autre et favorisons une guerre civile. Si Kadhafi parvient à en réchapper, ce qui n’est pas impossible, il ne pardonnera pas. À cela s’ajoute un paradoxe. Des hommes d’Al-Qaïda, en très petit nombre, certes, se sont infiltrés dans la rébellion. En Libye, nous sommes donc, à notre corps défendant, les alliés de gens qu’ailleurs nous qualifions, avec raison, de terroristes. Quelle que soit la suite des évènements, nous pouvons prédire un joli chaos à 500 km des frontières de l’Europe."