Ingénieur des Mines de Paris, ayant soutenu en Sorbonne une thèse de philosophie sur la dialectique de la science et de la Révélation (De Galilée au Père Lagrange), Dominique Tassot anime le Centre d’Études et de Prospective sur la science (CEP) dont il dirige la revue Le Cep. Il vient de publier un ouvrage fort intéressant concernant un sujet qu’il est toujours difficile de contester, L’Évolution en 100 questions réponses. L’auteur cherche déjà à définir l’évolution est ce serait cocasse si cette absence de précision ne camouflait une idéologie :
Une première difficulté se présente : l’impossibilité de définir l’évolution. […] La microévolution, désignant toutes ces variations héréditaires au sein de l’espèce, est un fait indiscuté, connu depuis toujours, mais qui n’a jamais motivé aucun idéologue. Tandis que la macroévolution, c’est-à-dire l’apparition d’un organe nouveau au sein d’une lignée qui en était dépourvue […] est une pure hypothèse, tellement hypothétique même qu’il suffit de l’énoncer pour saisir aussitôt qu’il s’agit de science-fiction. En conservant le même mot pour ces deux sens si différents, presque opposés, les évolutionnistes portent au crédit de la macroévolution – seule hypothèse qui commande un enjeu idéologique – les multiples faits bien attestés de la microévolution.
L’idéologie du progrès a engendré le libéralisme, le marxisme et le nazisme, trois croyances dans un futur mythique, le grand soir ou le paradis sur terre. L’évolution de l’humanité est cette idéologie qui anime ceux qui nous gouvernent, avec l’idée qu’il faut accompagner cette évolution :
Il s’agit donc, pour ceux qui se considèrent comme son élite, de prendre en main l’évolution de l’humanité pour en accélérer le progrès. Mais comme l’amélioration biologique de l’homme n’est jamais au rendez-vous, la seule voie restant ouverte consiste à éliminer les “moins aptes”, et tout d’abord à limiter leur reproduction. L’euthanasie fait gagner du temps et libère des lits d’hôpitaux, ce qui devint vital en Allemagne pendant la guerre. La Société d’euthanasie avait été créée en 1935 par lord Moynihan ; après 1944, c’est la Fédération mondiale d’hygiène mentale (WFMH) qui prit le relais et recueillit divers médecins eugénistes nazis, qui avaient pu demeurer en Allemagne de l’Est.
Aujourd’hui, les étiquettes ont changé, mais le courant eugéniste est plus puissant que jamais avec l’avortement dépénalisé et remboursé, le tri embryonnaire, les tests génétique prénataux et le retour de l’euthanasie. L’étape suivante consistera à interdire la procréation naturelle – manifestement trop irrationnelle -, ce que divers romans d’anticipation ont déjà mis en scène.
Ce sera sans doute l’objet d’une prochaine loi de “bioéthique”.