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L’idéologie de Mai 68 ne tient plus que par la force d’institutions politiques et culturelles

Excellent éditorial d'Aymeric Pourbaix dans le dernier numéro de Famille Chrétienne :

Aymeric-pourbaix_133372144742906400"Je crois aux forces de l’esprit, affirmait François Mitter­rand avant de quitter l’Élysée. François Hollande, lui, n’y croit pas, même s’il affiche une certaine « peur du démon », ce qui, après tout, pourrait être le commencement de la sagesse…

L’actuel chef de l’État serait pourtant avisé de prêter enfin attention aux signes du ciel, comme des esprits facétieux n’ont pas manqué de le noter : après de longues semaines d’hiver prolongé, le soleil a enfin fait sa réapparition dans le ciel, au soir de ce dimanche 26 mai, juste au-dessus de l’esplanade des Invalides à Paris…

Mieux encore qu’en de vagues « forces », nous croyons à l’Esprit Saint, en sa force qui est aussi douceur, amour et vérité. Et qui, tantôt forte bourrasque, tantôt brise légère, a fini par susciter dans ce pays un vent de liberté, contre tous les conformismes. Si elle n’est pas encore ­déracinée, l’idéologie née de Mai 68 ne tient plus que par la force d’institutions politiques (partis, assemblées) et culturelles (médias, universités) qu’elle a lentement gagnées à sa cause. En un mot, cette idéologie est devenue conservatrice.

Mais nous, chrétiens, croyons-nous vraiment à la force des idées ? Car il semble que nous ayons abandonné ce champ : dans les médias, dans l’enseignement, dans la culture en général, nous avons, hélas, laissé la place à d’autres, lui préférant les activités rentables, pour assurer l’avenir de nos enfants. C’est ainsi toute la culture, semblable à « l’air que l’on respire » selon ­Thibon, qui demande désormais à être purifiée de ces germes, contraires à l’édification des âmes des plus jeunes.

Mais n’allons pas nous leurrer pour autant : la cité et la culture chrétiennes parfaites n’existeront pas ailleurs qu’au Ciel. Nous avons à être au milieu de la culture de notre époque comme le sel qui ne se dénature pas, et à y affirmer une transcendance.

Ce combat culturel, aussi important que celui de la politique, sera long. Il demandera de nombreuses années, et cette patience chère au pape François, celle qui suppose des sacrifices, du souffle et de la persévérance. Mais qui, au bout du compte, produit l’espérance. Et pour nous y aider, nous pourrons toujours trouver l’inspiration dans les chefs-d’œuvre de nos prédécesseurs.

On trouve ainsi dans ce magnifique Cantique de Jean Racine, mis en musique par Fauré, une haute expression de l’ambition qui nous anime, et qui est d’abord une prière : « Dissipe le sommeil qui rend l’âme insensible, et la conduit à l’oubli de tes lois ».

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2 commentaires

  1. La fin de l’article retient particulièrement mon attention : la culture doit être humanisée et tournée vers le ciel. Nos enfants ont besoin de maîtres et de professeurs qui sachent leur donner un enseignement fondé sur une anthropologie solide.
    Des hommes (viri), et pas uniquement des femmes, peuvent trouver leur joie dans l’enseignement et dans la direction d’établissements. De bons parents n’en sont pas toujours convaincus et détournent parfois leur progéniture de ces métiers.

  2. Bravo à Aymeric POURBAIX ! Ce qu’il dit est tout à fait vrai. Sait-il que ce combat culturel auquel il invite était celui de Jean OUSSET et reste celui d’ICHTUS ?
    Merci de ce beau témoignage

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