Lu sur le blog d'un prêtre de Dijon :
"Quelques jours avant la marche pour la vie, qui a rassemblé à Paris plusieurs milliers de personnes, une publication savante avait attiré l'attention sur les questions éthiques posées par les interruptions médicales de grossesse, et sur le caractère bancal des justifications données à ce geste (rappelons qu'il s'agit souvent d'infanticides déguisés, l'avortement pouvant avoir lieu jusqu'à la veille de l'accouchement et provoquant la mort de fœtus parfaitement viables). L'auteur de l'article, le professeur Jean-Christophe Weber, de l'Université de Strasbourg, met en avant les difficultés personnelles des soignants chargés d'accomplir ce geste, et le dispositif qui vise à abolir toute notion de responsabilité personnelle en diluant l'acte dans une multitude de petites décisions anonymes."
Résumé de l'article (payant) :
"Le fœticide provoque la mort fœtale in utero en cas d'interruption de la grossesse pour motif médical au-delà du seuil de viabilité. Les soignants concernés, interrogés lors d'une enquête, vivent ce geste comme une transgression à la limite du tolérable. Les registres de justification mobilisés apparaissent comme des rationalisations bancales, notamment la figure imposée mais indéfendable d'une euthanasie prénatale. Les analyses contemporaines de la biopolitique ne parviennent pas davantage à lever les contradictions d'un dispositif complexe. L'hypothèse proposée ici est qu'il renvoie à une forme de pouvoir dispersée dans la diffusion anonyme de la norme et à une biopolitique devenue qualitative, qui évolue du faire vivre au faire vivre bien."
c.
Je venais d’accoucher d’à peine quelques minutes quand la sage-femme m’a dit que j’aurais eu le droit de m’en débarrasser. Maintenant elle ne pouvait que me proposer l’abandon. C’était aussi légal.
Je lui ai ri au nez pour évacuer sans doute mon horreur devant l’ingénuité de cette pauvre fille qui n’avait que ses mots pour “consoler” de la naissance d’un enfant pas “au top” selon leurs normes.
J’ai omis de dire en avant propos de mon message que nous n’étions pas au courant que notre troisième enfant était trisomique. Mais cette naissance était un tel don après l’attente d’une maternité et les 9 mois de grossesse. Nous étions sans doute inquiets, qui n’est pas inquiet de la santé de son enfant, mais tellement heureux devant ce petit d’homme tellement décidé à vivre,et tellement beau même si sa tête était un peu grosse et son cou de taureau.
Notre enfant est désormais adulte.
Merci Seigneur de nous avoir éviter de savoir car aurions-nous, pauvres humains sans plus d’héroïsme que les autres, aurions-nous pu résister à cette culture de la mort?
Comme j’en veux à nos “élites” politiques de ne pas, en suivant les préceptes de l’Église, de ne pas nous nous donner l’exemple comme elles devraient le faire en tant qu’élites et de ne pas nous montrer la voie de notre humanité.
Seigneur pardonnez-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font.
cadoudal
et dans ces cas l’on ne signale jamais l’existence d’association comme “CLEFS” pour l’adoption des trisomiques.
anecdotique,en première page de sud ouest dimanche(et pleine page)15000 manifestants contre le LGV à hendaye…
cadoudal
plus exactement l’association “emmanuel sos adoption”sur internet qui s’occupe de l’adoption des handicapés de moins de 3 ans
LBDD
L’IMG, pour faire simple, c’est :
– 80% du temps justifié pour des raisons eugéniques (anomalies réelles ou supposées du foetus) ou par le sauvetage de la mère (mais dans ce cas là, il n’y a pas forcément mort de l’enfant : si le but de l’interruption de grossesse est de sauver la mère, les obstétriciens peuvent extraire l’enfant avec l’intention réelle de le réanimer et de lui donner toutes les chances pour vivre).
– 20% du temps ce sont des IVG hors délai déguisées avec un motif fallacieux (“détresse psychologique de la mère”… d’être hors délai.). Ce qui est à la limite de l’avortement criminel… si la loi n’était pas vague, à dessein (elle n’énumère pas les cas de “danger pour la mère”).
Pour reprendre le contenu du billet, il arrive que des sage-femmes soient dégoûtées de leur métier, ayant à jeter à la poubelle des enfants presque à terme… Et quand on voit le regard de certains obstétriciens parlant de ça, on se demande parfois s’ils appartiennent encore au genre humain.
Cadoudal>
La Loi est férocément hypocrite. Il est prévu que les médecins ne proposent PAS cet acte, mais donnent une information “neutre” aux parents qui demandent une IMG. Mais le contenu de cette information neutre, comme par hasard, est un ciel noir et menaçant.
Stéphane T
A noter que l’article utilise les catégories et théories mises en place dans les sciences sociales par Michel FOUCAULT. C’est le cas notamment de la biopolitique (pour Foucault, on passe du pouvoir souverain, qui décide qui doit mourir, au pouvoir disciplinaire (époque moderne) à la gouvernementalité enfin, qui décide qui doit vivre et comment)… Familier de ces concepts pour les études de sécurité (montrer comment on peut parler de biopolitique, c’est à dire de pouvoir sur la vie collective, dans la mise en place des murs de sécurité et des checkpoints à l’intérieur de Bagdad), j’avais eu l’intuition il y a longtemps que l’on pourrait reprendre cette posture critique pour l’avortement ou même les droits de la communauté “gay”. En gros, l’Etat mesure sa légitimité au contrôle de la vie même (biopolitique). Une application intéressante et pertinente des catégories postmodernes. Cela peut paraître paradoxal, mais en fait, la plupart des “nouveaux théologiens” comme William CAVANAUGH usent de ces concepts.
Content de voir que des chercheurs en sociologie ont enfin résolut d’user de l’approche “foucaldienne” pour dénoncer la légitimation de la biopolitique évidente qu’est l’avortement. A noter pour finir que Foucault a toujours prétendu que la “gouvernementalité” se mêlerait à des formes de souveraineté: c’est le cas ici, puisque que l’on décide qui doit vivre et ce que signifie même le fait de vivre…
ewart
ce qui nous renvoie à un précédent post, sur la possibilité de faire figurer ces petits à l’état civil, donc de leur organiser des funérailles , et donc de demander des funérailles religieuses !
Il y a là, me semble-t-il , un sorte de piège moral consistant à ouvrir la possibilité d’organiser les funérailles religieuses de la personne que l’on a décidé d’assassiner. Et de demander le concours de l’Eglise, fut-ce sous la forme d’une simple bénédiction. Dans ces cas, il me semble impossible de ne point y voir une approbation morale de l’acte, même si les pauvres parents sont dans l’affliction la plus sincère…l’Eglise ne saurait s’y résoudre : et ce refus sera difficile à énoncer pour les prêtres. Mais salutaire…
Jean
A Stéphane T. : j’ai eu Jean-Christophe Weber comme enseignant en Master, il est effectivement proche des concepts de Foucault. Il n’est pas un opposant à l’IVG, mais la façon objective de se servir des concepts – après tout, subjectifs – de Foucault est effectivement intéressante.