Ivan Rioufol dénonce la proposition de Jacques Attali de "relancer" l’immigration :
"La vision comptable d’une immigration destinée à équilibrer les comptes sociaux est un non-sens quand elle conduit à fragiliser la solidarité nationale. Qui peut assurer que les immigrés de demain accepteront de payer les retraites de leurs hôtes ? La France court à son éclatement en mettant son identité à l’encan […]
Non seulement l’échec de l’intégration des populations extra-européennes est relativisé par une bien-pensance qui n’y voit qu’un effet du chômage, mais les chiffres se prêtent à des contestations qui conduisent à sous-estimer le solde migratoire. […]
Le 11 janvier, à Bruxelles, des institutions musulmanes européennes dont l’UOIF pour la France ont signé une charte qui stipule, concernant les pays d’accueil : «Lorsque les lois en vigueur s’opposent éventuellement aux pratiques et règles islamiques, les musulmans sont en droit (le projet initial disait : «sont tenus») de s’adresser aux autorités pour expliquer leurs points de vue et exprimer leurs besoins et ce dans le but de trouver les solutions les plus adaptées.»
[…] L’État doit reprendre pied dans ces territoires autonomes, qu’une constante immigration éloigne toujours davantage. Où voit-on que celle-ci pourrait être le «puissant facteur de croissance» vanté avec tant d’autosatisfaction par Attali ? […] pourquoi «supplier» (Attali, hier) les étrangers de venir occuper les 500 000 emplois vacants, alors que le pays compte plus de 2 millions de chômeurs, surtout dans les cités ? Laisser croire que ceux-ci seraient inaptes aux métiers du bâtiment, du commerce, de la restauration, de la santé, de l’agriculture témoigne d’un mépris".