Dans Le Figaro, Ivan Rioufol veut briser la tabou de l’immigration :
"Cessons de nous mentir : l’immigration n’est plus une chance pour la France quand elle conduit au décrochage de l’école, à l’exclusion des déshérités, aux violences ethniques, à un communautarisme islamisé, à la fracture identitaire. Or, si chacun de ces effets commence à attirer l’attention du pouvoir […] [l]’ultime tabou n’est pas tombé. […]
Même l’État reste lié par ces conformismes. Alors que la France est en droit d’exiger, de ceux qui veulent la rejoindre, un engagement sur des obligations impérieuses, le contrat d’accueil et d’intégration se contente d’un minimum d’exigences, vaguement évaluées. La maîtrise du français – la moindre des choses – se satisfait de 500 mots. Quant à la politique défendue par Brice Hortefeux, qui veut développer une immigration de travail, elle semble incongrue dans un pays fortement touché par le chômage.
En fait, si les sondés ne se font pas prier pour dire que l’immigration de masse est un risque pour l’harmonie de la nation, le gouvernement s’interdit d’aller au bout de la réflexion. Il est vrai qu’elle l’obligerait à admettre que la France ne sait pas accueillir des peuples extra-européens qui, chaque année, viennent par milliers grossir des ghettos et repousser les perspectives de leur intégration. Oui, il faudrait une pause. Le mot reste interdit par les gendarmes de la pensée. Mais pourquoi les craindre encore ? […] Dimanche, sur RTL, Bernard Kouchner a déclaré : «C’est vers notre pays que se dirige la majorité des illégaux qui entrent en Europe.» […]
[L]’État ne s’est pas encore totalement dégagé du pharisaïsme des belles âmes, qui se flattent de ne pas écouter le peuple inquiet. Ce serait une facilité de croire qu’une relance économique suffirait à résoudre les problèmes d’intégration. Le plein-emploi britannique n’empêche pas la fracture des communautés ethniques."