Dix-sept associations engagées en faveur de la personne humaine et du bien commun organisent les 22-23 mars au Parc floral de Paris le Forum Viva, un événement porteur d’initiatives positives au service des fragilités, de la vie et de la famille. Pour leurs dirigeants, la société s’apaisera et se renforcera en s’appuyant sur les amortisseurs sociaux que sont la famille et les corps intermédiaires. Voici leur tribune publiée sur Aleteia :
La publication de l’Archipel français du directeur de l’IFOP, Jérôme Fourquet, a contribué à la prise de conscience de la fragilisation de nos liens sociaux. La violence intrafamiliale, par exemple, atteste de la mauvaise santé de la société et du délitement des liens au sein même des familles. Le néologisme de « féminicide » a été créé pour souligner la particularité de cette violence. Leur nombre reste élevé, autour de 120 femmes par an. Une vingtaine d’hommes sont également tués par leur conjointe et 60 enfants sont victimes d’infanticide chaque année.
L’impact de la déstructuration des familles
Cette sombre énumération reflète la déstructuration des familles tout comme, dans un autre registre, les émeutes de juillet 2023 ont montré l’impact social des séparations conjugales alors que 60% des mineurs émeutiers étaient issus de familles monoparentales. On a envisagé de supprimer les allocations familiales pour les parents de ces émeutiers, on punit lourdement, et c’est justice, les auteurs des meurtres intrafamiliaux. Mais, dans tous ces cas, le mal a déjà été fait, la violence a exercé son œuvre de destruction ou de mort.
Si notre société va mal, et les statistiques de la délinquance en attestent également, les seules actions punitives semblent impuissantes à endiguer un phénomène suffisamment massif pour que 92% des Français aient déclaré, en 2024, ne pas s’être sentis en sécurité à divers degrés et moments (IFOP). La réponse punitive est certes nécessaire mais demeure insuffisante. Elle semble impuissante, seule, à prévenir la délinquance et à l’empêcher de se reproduire.
La famille, premier amortisseur social
Notre société a également besoin d’un renfort de tous les amortisseurs sociaux que sont la famille et les corps intermédiaires. L’élargissement sans fin et sans frein des « droits individuels » contribue à la montée de la toute-puissance personnelle et à l’affaiblissement de la modération naturelle qui s’exerce dans la société lorsque les structures d’amortissement naturelles fonctionnent. Il s’agissait des corporations ou des communautés villageoises sous l’Ancien régime, il s’agit aujourd’hui des partis, syndicats, entreprises, Églises, associations et, le plus petit de tous les corps intermédiaires : la famille ! Toutes ces structures et systèmes exercent une médiation entre l’individu et l’État et permettent, lorsqu’ils fonctionnent, de ne pas laisser chaque personne seule face à un État tout-puissant. Ils mettent en œuvre, à chaque niveau, la modération nécessaire au fonctionnement de la société.
La famille est le premier de ces amortisseurs sociaux, la première structure vers laquelle se tourner en cas de coup dur. Bien qu’imparfaite, elle reste ce qui tient bon lorsque tout flanche. Nous en avons eu une illustration éloquente lors des confinements de la crise du Covid : tout ce qui nous semblait naturel, les écoles, entreprises, commerces, transports, administrations, lieux de restauration, de spectacles et de loisirs ont été mis à l’arrêt hors du strict indispensable. La famille a été notre refuge, à tel point que ceux qui ne pouvaient se confiner avec les leurs ont vécu très difficilement cette période. Nous avons tous expérimenté que la famille est l’armature de la société.
Une solidarité de proximité essentielle
Au-delà de la famille, le réseau associatif, particulièrement développé dans notre pays, exerce une solidarité de proximité essentielle. Que l’on songe au monde du sport, de la culture, de l’aide sociale, de l’éducation, de la convivialité. La France compte 1,3 million d’associations qui regroupent elles-mêmes 20,5 millions d’adhérents. Ces associations par leur diversité, leur variété et leur diffusion large dans toutes les régions, villes et villages assurent un travail de proximité au plus près des besoins de toute la population. La structure associative offre de la créativité et de l’adaptation pour un « cousu main » très précieux.
C’est ce que les associations organisatrices du Forum Viva ! expérimentent dans la préparation de cet événement dévolu au soutien des fragilités, de la vie et des familles. En unissant nos compétences, nous couvrons un champ très large, de l’écoute des couples en difficulté, à l’accueil de la vie, du soutien des parents dans l’éducation de leurs enfants à l’accompagnement des personnes en situation de handicap ou en fin de vie… Nous pourrons aussi bien soutenir les couples qui s’aiment et qui peinent, que conseiller les parents sur l’éducation affective et sexuelle de leurs enfants et adolescents. Nous pourrons réfléchir ensemble à prévenir le burn out maternel, contribuer à surmonter un deuil périnatal ou à traverser l’infertilité.
Sur le modèle du Bon Samaritain
Ce forum est une grande première par plusieurs aspects : il montre un travail d’unité de tous les mouvements organisateurs, il n’a pas de vocation commerciale et il s’efforce de prendre soin de chacun sur le modèle du Bon Samaritain. Les participants auront l’embarras du choix pour arrêter leur programme au milieu des dizaines de propositions intéressantes et repartiront avec de la joie et du tonus pour faire face à leur quotidien ! Il n’y a pas de fatalité du délitement social mais une forte attente que tous les femmes et les hommes de bonne volonté contribuent au bien commun.
Signataires :
Pascale Morinière, présidente des Associations familiales catholiques ; Anne-Charlotte Rimaud, présidente de Alliance VITA ; Laetitia et Jean-François Vié, présidents de Amour & Vérité ; Claude Fruchart, président de CLER Amour et Famille ; Cécile Edel, présidente de Choisir la Vie ; Franck Meyer, président du CPDH-Comité Protestant évangélique pour la Dignité Humaine ; Gregor Puppinck, président de l’ECLJ-European Center for Law & Justice ; Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme-Lejeune ; Emmanuel Belluteau, président de la Fondation OCH, au service des personnes malades ou handicapées et leurs proches ; Thomas Schmitz, président de ICHTUS ; Clémence Carbonell, présidente de La Maison de Rosalie ; Monique Lecoufle, présidente de La Vigne de Rachel ; Sr Marie Thomas Fabre, présidente des Petites Sœurs des Maternités catholiques ; Nicolas Tardy-Joubert, président de la Marche pour la Vie ; Bernard et Marie-Thérèse Chevin, présidents de Mère de Miséricorde ; Dr David Valancogne, président de Méthode Billings Woomb France ; Olivier Susplugas, président de TeenSTAR France.