La secrétaire d'État semble être plus compétente pour écrire des romans érotiques que pour s'occuper de médecine… Face à la délégation au droit des femmes jeudi dernier au Sénat, Marlène Schiappa avait affirmé que les trois quarts des femmes subit une épisiotomie dans le cadre de leur accouchement :
«En France, on a un taux d'épisiotomies à 75 %, alors que l'Organisation mondiale de la santé [OMS] préconise, je crois normalement, d'être autour de 20 %-25 %».
Le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) a officiellement protesté pour dénoncer de «fausses informations».
Le professeur Israël Nisand a contesté :
«Non, madame la secrétaire d'État, les obstétriciens ne maltraitent pas leurs patientes et entendent à leur tour ne pas l'être par une secrétaire d'État mal informée».
«La dernière évaluation officielle et publique réalisée en 2010 rapportait 27 %, avec une réduction de moitié depuis le décompte précédent qui était de 55 % en 1998».
La secrétaire d'Etat avait fondé ses dires sur les données recueillies par l'association Maman Travaille, qu'elle a fondée en 2008. En 2013, un groupe de 983 mères avaient été interrogées et «75% d'entre elles disaient avoir subi une épisiotomie», assure Marlène Schiappa. Un sondage scientifique…
Par ailleurs, s'il n'y a pas de ministre de la famille dans ce gouvernement, il y a un secrétaire d'Etat aux LGBT. Elle déclare à Têtu :
"J’ai donc demandé au président de la République et au Premier ministre s’il était possible d’ajouter à mes attributions les questions LGBT. Je pense qu’il est important d’avoir un interlocuteur au gouvernement sur ces questions car l’homophobie reste très présente dans les médias et dans la vie quotidienne. Il est important que le gouvernement se donne les moyens de lutter contre la haine envers les personnes homosexuelles. C’est la première fois que ces mots sont écrits dans un décret ministériel.
Le décret préconise de « lutter contre les actes et agissements de haine et de discrimination envers les personnes lesbiennes, gays, bi et trans ». Mais serez-vous aussi en charge des droits LGBT, comme la PMA (Procréation médicalement assistée), les droits des trans ?
Oui. Il faut une sécurisation et une augmentation des droits. L’ouverture de la PMA aux femmes seules et aux couples de femmes est un engagement de campagne du président de la République. Je souhaite que la PMA puisse rapidement être autorisée pour toutes les femmes. Il ne faudra pas laisser traîner le débat pour ne pas générer de l’homophobie. Sur les personnes trans, le décret précise bien que ma mission concerne non seulement la lutte contre la haine envers les personnes homosexuelles, mais aussi envers les trans. Je sais quels sont leurs parcours pour m’être occupée de plusieurs personnes trans et intersexes au niveau local. Quand on tient un bureau de vote et qu’une personne intersexe qui s’identifie comme une femme se fait appeler « monsieur » par tout le monde, il y a quelque chose qui ne va pas. On a énormément de choses à faire ne serait-ce que dans la bientraitance des personnes intersexes et trans.
Mais cela n’implique-t-il pas de faire évoluer la loi pour que les personnes puissent changer d’état civil plus facilement ?
Absolument. On a mis des années à considérer que les personnes homosexuelles étaient saines d’esprit, il faudra encore sans doute du temps pour assimiler que les personnes trans méritent d’être considérées comme toutes les autres, mais nous allons y travailler. […]
Traiter les questions LGBT en ayant commencé par vous occuper des questions d’égalité femmes-hommes, c’est un parcours logique pour vous ?
Oui, cela fait partie de la déconstruction de la domination masculine. Depuis des siècles, on vit dans des formes de patriarcat toujours centrées sur des couples hétérosexuels. Quand on est militante féministe, on se pose la question de l’identité de genre et de l’orientation sexuelle : c’est une prolongation logique des questions du féminisme."
L'idéologie en marche.