Lors de sa rencontre avec le Synode permanent de l’Église orthodoxe roumaine au palais patriarcal, le pape a déclaré :
[…] Nous aussi, nous avons besoin d’écouter ensemble le Seigneur, surtout ces derniers temps au cours desquels les routes du monde ont conduit à de rapides changements sociaux et culturels. Beaucoup ont bénéficié du développement technologique et du bien-être économique, mais plus encore sont restés inexorablement exclus, tandis qu’une globalisation uniformisante a contribué à déraciner les valeurs des peuples, en affaiblissant l’éthique et le vivre ensemble pollué au cours de ces dernières années par un sens généralisé de la peur qui, souvent préparée avec art, conduit à des comportements de fermeture et de haine. Nous avons besoin de nous aider pour ne pas céder aux séductions d’une “culture de la haine”, d’une culture individualiste qui peut-être n’est plus idéologique comme aux temps de la persécution athée, mais qui est toutefois plus persuasive et tout aussi matérialiste. Elle présente souvent comme voie de développement ce qui apparaît immédiat et ferme, mais qui, en réalité, est indifférent et superficiel. La fragilité des liens qui finit par isoler les personnes se répercute en particulier sur la cellule fondamentale de la société, la famille, et nous demande l’effort de sortir et d’aller à la rencontre des difficultés de nos frères et sœurs, spécialement les plus jeunes, non pas avec découragement et nostalgie, comme les disciples d’Emmaüs, mais avec le désir de communiquer Jésus Ressuscité, cœur de notre espérance. Nous avons besoin de renouveler avec le frère l’écoute des paroles du Seigneur pour que nos cœurs brûlent ensemble et pour que l’annonce ne s’affaiblisse pas (cf. vv. 32. 35). Nous avons besoin de laisser la force de l’Esprit Saint réchauffer nos cœurs. […]