Lu sur Itinerarium à propos de l'action des chrétiens en politique :
"Le “lobbying” a un rôle tout à fait nécessaire en politique, voir crucial. Il est impossible de s’en exempter. Il ne s’agit certes pas de former des cercles d’influence agissant dans l’ombre, mais de constituer ensemble un vecteur collectif d’idées auprès des décideurs politiques, et en somme de devenir soi-même acteur de la vie politique, ce qui est un devoir de citoyen. Devenir soi-même un acteur : c’est-à-dire s’y investir tel qu’on est avec ce que l’on est. Et si le Christ et son Eglise est le facteur déterminant de notre vie, ne le cachons pas : le débat démocratique requiert que chacun vienne participer tel qu’il est, et non qu’il se pare de (faux) oripeaux. […]
N’ayons pas honte de participer tel que nous sommes ! Bien au contraire, le catholicisme est configurateur de monde. Il n’est pas qu’une force d’opposition (une “indignation”), mais surtout une force de proposition. Ne pas faire le jeu de Hollande et de la gauche, qui consiste à critiquer pour critiquer. Faire le jeu de la création, de l’idée, de l’innovation. Par exemple articuler le bien à la justice, proposer une liberté subordonnée à la vérité. Ou donner un peu de ce qui nous a été donné (en abondance) à connaitre. Passer de la contestation à la proposition, voilà le vrai défi de 2012."
LB
“le débat démocratique requiert que chacun vienne participer tel qu’il est, et non qu’il se pare de (faux) oripeaux.” Le débat démocratique existe-t-il, n’est-il pas quelque peu confisqué? Les mass médias sont semble-t-il bien verrouillées. Le lobbying devient indispensable quand on ne fait plus que 4% de la population. L’audace d’une constitution à la hongroise devient une utopie de doux rêveur.
PG
“Par exemple articuler le bien à la justice, proposer une liberté subordonnée à la vérité.”
Voilà une phrase très forte : appliqué à la question de la défense de la Vie, cela signifie ainsi qu’on ne peut lutter contre l’avortement et pour la famille sans examiner les conditions de revenu, de logement, de travail des femmes, de solitude et de pauvreté après divorce ou séparation, etc…Soit des sujets très économiques et politiques qui concerne le rôle de l’Etat, les salaires, la protection sociale, le patrimoine la fiscalité dont la résolution possède autant d’efficacité pour créer les conditions du recul de l’avortement que la prise de conscience de l’échec personnel et collectif qu’il représente sur le plan moral.
La morale sans la justice n’existe pas, car elle nie la vérité due à chacun, concrètement, et elle devient un moralisme que l’on rejette pour son manque de réalité possible.
L’oubli de cela explique en grande partie l’échec du monde catholique à faire reculer l’avortement en Europe : l’homme est un tout.
jp
“Passer de la contestation à la proposition.”
Combien cette phrase fait du bien à lire ! Le bon sens n’a pas quitté certains qui agissent en politique, tant mieux !
Tchekfou
“certains députés se plaignent de ne recevoir de visites que des associations musulmanes et juives et des lobbies gays ou écologiques, les associations chrétiennes étant étrangement absente”
C’est cela le déclic. Il ne faut pas avoir peur, reculer ou perdre à priori. Nous sommes des citoyens à part entière, et la démocratie républicaine moderne doit (quasiment) tout au christianisme !