Le 28 mai, le tribunal d’Ismaïlia a déclaré l’État égyptien propriétaire du monastère Sainte-Catherine, dans le Sinaï. Des moines l’occupent depuis le VIe siècle, ce qui en fait le plus ancien monastère perpétuellement occupé au monde. Actuellement 20 moines grecs-orthodoxes résident dans ce lieu retiré, au cœur du désert. Selon la tradition, c’est là que Dieu se serait manifesté à Moïse sous la forme du buisson ardent.
Pour les Grecs-orthodoxes, la décision du tribunal d’Ismaïlia, qui fait perdre l’autonomie administrative au monastère, est vécue comme un traumatisme. « C’est un peu comme si les catholiques découvraient qu’une cour séculière avait déclaré l’Italie propriétaire de la Cité du Vatican », analyse Luke Coppen pour The Pillar.
Cependant, le gouvernement égyptien a aussitôt réagi afin d’apaiser les inquiétudes suscitées par la décision judiciaire. Assurant que le caractère spirituel du site serait respecté, il a notamment démenti les « rumeurs » selon lesquelles les moines finiraient par être expulsés. Plusieurs responsables égyptiens justifient cette mesure en la présentant comme un acte de protection du patrimoine culturel du monastère et de ses environs. Ils sont soutenus par l’archéologue Abdel Rahim Rihan, qui assure que la décision de la Cour permet la valorisation du site au profit du « patrimoine mondial et des moines ».
La Cour a émis un document de 160 pages, disponibles seulement en arabe. Selon l’interprétation dominante des commentateurs qui se sont attelés à cette lecture, les moines seraient effectivement expropriés, même si leur présence sur les lieux ne semblait pas immédiatement remise en cause.
hugues
J’eu la chance de visiter ce monastère, et je souhaite vivement qu’il soit préservé.
Les conditions de conservation des documents anciens qu’il abrite sont idéales, et c’est un lieu superbe, unanimement reconnu.
Pourvu que les moines puissent continuer leur service, à l’accueil des visiteurs.