De Bernard Trémeau dans Les 4 Vérités, à propos de l'intervention de Nicolas Sarkozy sur TF1. Extraits :
"Il se dégage de cette longue, mais trop courte, interview une position précise du Président : seule une nouvelle intervention de l’État peut apporter une solution à un problème. Et il est évident que le responsable politique d’un pays doit avoir une telle pensée. Mais la France est un pays où l’État intervient déjà beaucoup. En matière économique, tout particulièrement. Nos gouvernements ont par exemple décidé que la retraite soit à 60 ans, que le SMIC horaire brut soit à 9 euros, que la durée de travail hebdomadaire soit à 35 heures ou que les droits de douane soient supprimés entre la France et l’Allemagne. Des milliers de pages du Journal officiel, difficiles à lire et souvent en contradiction les unes avec les autres, précisent dans le détail toutes ces interventions. Chaque président de la République, chaque ministre a rajouté sa propre couche. Par ailleurs, la médecine doit être « gratuite » pour tous. Une retraite minimum doit être payée à tous, même à ceux qui n’ont pas travaillé. Le chômeur doit percevoir tous les mois une allocation […]. Enfin, comme seulement 20% des Français sont capables de payer les frais qui permettent à une personne dépendante de vivre le moins mal possible, Nicolas Sarkozy a décidé de créer une « allocation dépendance »
Or, tous ces services « gratuits », ou toutes ces allocations, ont un coût. Et nous sommes en démocratie. Le parti qui propose la retraite à 60 ans a plus d’électeurs que celui qui la propose à 65 ans. Le parti qui propose d’augmenter les impôts a moins d’électeurs que celui qui propose de les diminuer. Le parti qui impose les entreprises perd moins d’électeurs que celui qui impose les consommateurs. Etc. Par ailleurs, la monnaie unique a supprimé les droits de douane entre la France et l’Allemagne ou la Pologne. Or, les entreprises allemandes sont bien moins imposées que les entreprises françaises. Et les salariés polonais ont un salaire cinq fois plus faible que les salariés français. Nos entreprises ne sont plus compétitives. Elles fuient la France : elles délocalisent. Et les gouvernements français continuent à vivre au-dessus de leurs moyens. Ils n’ont même plus le droit de « faire marcher la planche à billets ». Mais ils continuent à distribuer plus d’argent qu’ils n’en gagnent, pour avoir plus d’électeurs. Ils sont obligés d’emprunter pour boucler leur budget. Toutes ces réalités ont été effleurées au cours de l’entretien. Nicolas Sarkozy a dit qu’il ne voulait pas augmenter les impôts de nos entreprises pour les rendre compétitives. […] Mais il a annoncé de très nombreuses dépenses nouvelles : pour attirer des médecins dans les campagnes françaises, pour financer l’enseignement des apprentis, pour aider les étudiants ou les agriculteurs. Après cette interview, il semble globalement que nous n’allons pas vers moins d’intervention de l’État, mais au contraire vers plus d’intervention."
Papon
Du president Queuille “la politique ne consiste pas à resoudre les problemes mais à faire taire ceux qui les posent”.