Lu dans Conflits :
Le marché de l’emploi en France relève une inadéquation entre l’offre et la demande. Il y a ainsi près de 350 000 emplois non pourvus (hors agriculture) pour 3 millions de chômeurs (fin 2023). Le premier sujet est donc de permettre de fournir un emploi à l’ensemble des chômeurs avant de songer à faire venir une main-d’œuvre extérieure. Cet état de fait est souvent le fruit d’une inadéquation entre le travail proposé et le souhait de travail recherché. Dans le bâtiment, la restauration, les soins à la personne, le ménage, des emplois sont à pourvoir qui ne répondent guère aux aspirations d’une population qui rechigne à des travaux fatigants et faiblement rémunérés. Bon nombre de travaux saisonniers dans l’agriculture ne pourraient pas être effectués sans faire venir des travailleurs d’Europe de l’Est ou du Maroc (ramassage des légumes, cueillettes des fruits, etc.). Au premier semestre 2022, ce sont ainsi plus de 22 000 saisonniers étrangers qui sont venus travailler en France, dont 75 % sont des Marocains. Des accords ont également été conclus entre la fédération de l’hôtellerie restauration et la Tunisie, afin de faciliter la venue de travailleurs temporaires.
Des politiques certes louables et compréhensibles quant aux besoins de certaines activités de trouver de la main-d’œuvre afin de fonctionner, mais qui peuvent paraître étranges au regard du nombre de chômeurs présents en France, notamment parmi les personnes issues de l’immigration.
En 2021, en France, la population d’origine étrangère affichait un taux de chômage de 12,3 % contre 7,9 % pour la population nationale. En 2017, on comptait ainsi 20,5 % d’Africains au chômage, 16,7 % de Marocains ou encore 15,7 % de Turcs (Insee, 2017). S’il y a indéniablement des immigrés qui viennent en France pour travailler et qui ont un emploi, beaucoup sont en France tout en étant au chômage, avec des taux qui dépassent largement ceux des nationaux. On pourra ainsi trouver curieux de faire venir une main-d’œuvre étrangère pour travailler quand il y a déjà des immigrés en France qui sont sans emploi. Selon les données de l’OCDE, 41 % des migrants qui sont venus en France entre 2005 et 2020 le sont pour une raison de famille quand le travail n’a concerné que 10,1 % des arrivées sur la même période. […]
Irishman
Le migrant, quelle aubaine pour un patronat qui ne rêve qu’à des emplois sous payés…