Extrait d’un long entretien donné par l’abbé Pagès à Jeanne Smits :
Il y a des conversions de musulmans que vous avez pu accompagner. On parle beaucoup des musulmans qui ont des visions, des rêves… L’avez-vous constaté, et pensez-vous que Dieu ait cette miséricorde, cet amour pour les musulmans de vouloir les attirer ainsi à Lui ?
Notre Seigneur, surtout dans les pays musulmans où l’expression publique de la foi chrétienne est pénalement et gravement sanctionnée, n’a guère d’autres moyens de les atteindre… L’islam a enfermé les âmes musulmanes dans une prison à quatre enceintes concentriques formées de l’ignorance, de la peur, de l’orgueil et de la haine. A moins d’un miracle, d’un songe, Dieu ne peut pas les atteindre par les médiations humaines, la culture, les arts, le dialogue interreligieux, la philosophie… Le n°220 du Code pénal marocain punit le fait d’ébranler la foi d’un musulman de six mois à trois ans de prison et d’une amende de 500 dirhams. L’Algérie le sanctionne de cinq ans de prison et d’une amende de 500 000 à 1 000 000 dinars (depuis mars 2006). Il y a de quoi mettre à rude épreuve le zèle des missionnaires chrétiens… En Égypte, une femme et ses sept enfants ont été condamnés chacun début 2013 à quinze ans de prison pour s’être convertis au christianisme (15 ans !). En Arabie saoudite, il est interdit de posséder une Bible, un chapelet ou une image pieuse, et le simple fait de prier chrétiennement, même en famille, peut valoir la peine de mort aux immigrés philippins. Tout travailleur immigré ne pratiquant pas le ramadan est expulsé d’Arabie saoudite. En septembre 2013, le grand mufti d’Arabie saoudite a même demandé à ce que du sol saoudien soient extirpées les fondations des antiques églises et monastères chrétiens que l’on y découvre régulièrement…