Extrait d'un article de l'abbé Pagès, concernant le nouveau responsable de la Conférence épiscopale chargé des relations avec l'islam (SRI) :
"[…] Le nouveau responsable du Service pour les relations avec l’islam de la Conférence des évêques de France nous parle « d’un Islam spirituel, chemin qui mène à Dieu et qui permet à des hommes et à des femmes de donner pleinement sens à leur vie. » Lisant cela, je demande alors à la Conférence des évêques de France pourquoi il faudrait encore être chrétien, s’il est vrai que l’islam mène à Dieu et permet de donner pleinement sens à notre vie ! Ce bon père nous invite-t-il à devenir musulman celui qui veut aller à Dieu et donner pleinement sens à sa vie ? Mais est-on encore chrétien lorsqu’on croit que l’islam mène à Dieu ? Y a-t-il plusieurs chemins pour aller à Dieu ? Est-on encore chrétien lorsque l’on nie que Jésus est le seul chemin pour aller à Dieu (Jn 14.6) ? L’autorité épiscopale est-elle engagée par ce propos ?
« Dans l’opinion publique, Islam égale djihadisme égale violence. Or je connais de nombreux Musulmans témoins de la foi et qui vivent profondément les valeurs évangéliques. » Le père Feroldi se rend ici coupable de l’utilisation aussi courante que désastreuse du procédé de l’amalgame par lequel est transférée la bonté naturelle des musulmans à l’islam. Ne pas faire cette distinction est catastrophique, car à vouloir aimer les musulmans, on en vient à vouloir aimer l’islam. Qu’il y ait dans l’islam de braves gens ne doit pas être mis au compte de l’islam, mais de la nature humaine, que Dieu a créée bonne, raison pour laquelle il y a des braves gens partout. Dieu fait « lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. (Mt 5.45) » Les musulmans, partageant la même nature humaine que les autres hommes, sont, comme chacun d’eux, libres d’obéir aux injonctions de leur conscience, de faire le bien plutôt que de faire le mal, de vivre profondément « les valeurs évangéliques » ou pas. Et s’ils choisissent de vivre « les valeurs évangéliques », ce ne peut jamais être à cause de l’islam, mais toujours en dépit de l’islam, nonobstant les éléments positifs que l'islam contient, comme la reconnaissance de l'existence du Dieu créateur et son unicité, lesquels ne sont présents que pour mieux faire accroire au bien-fondé du rejet de la foi chrétienne caractérisant l'islam. « Aucun arbre mauvais ne donne de bons fruits » (Mt 7.18) Comment jamais croire que l’islam niant l’accomplissement parfait, universel et définitif du salut réalisé en Jésus et rendu présent dans et par l’Église, puisse venir d'ailleurs que de l'enfer ? Quant aux valeurs évangéliques, elles auraient dû être écrites entre guillemets, comme l’enseigne l’encyclique Redemptoris Missio, car l’on ne peut vraiment vivre les valeurs évangéliques qu’en communion avec Jésus, ce que l’islam se fait précisément gloire de refuser (Coran 2.116 ; 4.171 ; 10.68 ; 23.91 ; 43.81). « Certes, le Royaume des Cieux exige la promotion des biens humains et des valeurs que l'on peut bien dire « évangéliques », parce qu'elles sont intimement liées à la Bonne Nouvelle. Mais cette promotion, à laquelle l'Église tient, ne doit cependant pas être séparée de ses autres devoirs fondamentaux, ni leur être opposée, devoirs tels que l'annonce du Christ et de son Évangile, la fondation et le développement de communautés qui réalisent entre les hommes l'image vivante du Royaume. Que l'on ne craigne pas de tomber là dans une forme d’« ecclésiocentrisme»! » De deux choses l’une, soit notre nouveau responsable des relations avec l’islam flatte publiquement l’islam dans l’espoir de se faire aimer des musulmans, et dans ce cas il n’est pas un serviteur du Christ (Ga 1.10), soit il ignore ce qu’est l’islam, et dans ce cas il n’est pas à sa place. Je ne vois pas d’autre raison possible de l’utilisation de cet amalgame. […]
Enfin, le père Feroldi nous dit avoir « pu communier profondément à ce temps de prière » qu’est de la fête de l’Aïd-al-Adha. Mais comment est-il possible de communier à une prière antichrétienne ? Ce prêtre n'a-t-il pas appris que « La prière commune est basée sur une foi commune, et donc pleinement partagée par ceux qui s'y associent » ? Même le cardinal Tauran le reconnaît : « Prier ensemble, cela s'appelle du syncrétisme »… une hérésie. Je souhaiterais que les membres de l'Eglise impliqués dans le dialogue inter-religieux méditent davantage ce commandement de saint Paul : « Ne formez pas d'attelage disparate avec des infidèles. Quel rapport en effet entre la justice et l'impiété ? Quelle union entre la lumière et les ténèbres ? Quelle entente entre le Christ et Béliar ? Quelle association entre le fidèle et l'infidèle ? » (2 Co 6.14-15) […]"