L’islam, religion, est aussi également présenté à juste titre comme système. Cet aspect « total », pour ne pas dire « totalitaire », fait peur et justifie amplement toute « islamophobie ».
Le contrôle par l’halalisation est bien connu ; il concerne la nourriture. Il s’étend maintenant à d’autres catégories de produits. Le contrôle s’étend en même temps que les rentrées d’argent pour le culte musulman.
Le contrôle social des comportements est particulièrement bien identifié pendant la période du ramadan, en premier lieu dans les zones de partition du territoire français comme souligné par F. Hollande lui-même. Les non-jeûneurs, ou dé-jeûneurs, dans ce cadre, sont considérés comme des provocateurs. Comme au Maroc, où les contrevenants, s’ils sont surpris par des agents des forces de l’Etat sont même condamnés ; la loi y punit tout musulman qui mangerait en pleine journée, pendant le ramadan.
A propos du ramadan et pour tous ceux qui aiment bien comparer terme à terme l’islam et la religion catholique, on ne peut s’empêcher de rappeler l’Evangile du mercredi des Cendres, jour d’entrée dans le Carême catholique :
« Et quand vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites : ils aiment à se tenir debout dans les synagogues et aux carrefours pour bien se montrer aux hommes quand ils prient. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. Mais toi, quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra » (Mt, 6).
Halal et ramadan se renforcent d’ailleurs mutuellement comme outils de contrôle et de quadrillage social. D’autant plus efficace que, depuis les années 1990, des imams étrangers (marocains et algériens) sont « détachés » en France pendant cette période. Ils étaient 300 en 2018.
Un cas d’école, de cette soumission des musulmans « modérés » au plus radicaux, concerne le voile et s’est déroulé le 31 janvier 2019, à la Fondation de l’islam de France (FIF), lors d’un échange avec le public venu assister à la présentation des vœux.
Reconnue d’utilité publique le 5 décembre 2016, la Fondation de l’Islam de France (FIF) a été créée à la suite des attentats de novembre 2015. Elle est née notamment de la volonté de combattre, par la connaissance et la culture, l’idéologie salafiste, réductrice et manichéenne, qui nourrit le terrorisme djihadiste. La Fondation est laïque et œuvre dans les champs éducatif, culturel et social. Son objet n’est pas religieux mais profane ; elle n’est ni communautaire, ni prosélyte. La Fondation de l’Islam de France vise à répondre au défi de la connaissance : rendre intelligible auprès du corps social le fait religieux musulman tel qu’il se présente aujourd’hui en France et dans le monde
La FIF, présidée dès l’origine par Jean-Pierre Chevènement, a élu son nouveau président le 14 décembre 2018, Ghaleb Bencheikh. G.Bencheikh est théologien et physicien franco-algérien, également producteur et animateur de l’émission « Culture d’Islam » sur France Culture. Il présente également depuis plusieurs années l’émission « Islam » diffusée sur France 2 chaque dimanche. Il est le fils d’un ancien recteur de la grande mosquée de Paris.
Lors d’un entretien à Saphirnews le 14 décembre, il donne quelques indications sur ses intentions :
« Je me place dans la continuité de ce qui a été entrepris sous Jean-Pierre Chevènement, sans aucune rupture en vue, bien au contraire. Les acquis, je compte les fortifier. Le campus « Lumières d’Islam » existe, on va l’enrichir davantage. Nous allons continuer de soutenir les étudiants à poursuivre leurs études en islamologie et d’aider les imams dans leur formation profane (à travers des bourses et des allocations)… . J’irai voir tous ceux qui ont à cœur le fait d’avoir un islam de beauté, d’intelligence, d’humanisme. C’est un enjeu de civilisation. Mon engagement total est pour venir à bout de l’extrémisme religieux par le savoir, la culture, la connaissance et l’éducation ».
Et il dit aussi vouloir « agir pour que le fait islamique soit naturellement présent dans le paysage français sous la voûte commune de la laïcité ».
Il se trouve que G.Bencheikh, dans un entretien à Marianne le 24 janvier, avait déclaré :
« Je pense fondamentalement que le voile est une atteinte à la dignité humaine dans sa composante féminine. Ce n’est pas cela l’élévation spirituelle »
Ce qui n’a pas manqué de provoquer une polémique parmi des musulmans en France. En particulier, le CFCM, le 5 février, a dénoncé
« la campagne médiatique sur la question du port du voile par des musulmanes qui vient d’être relancée par des déclarations individuelles de manière intempestive et outrageante. Il rappelle que le port du foulard par les femmes couvrant leurs cheveux, est une prescription du Coran ».
Voilà donc G. Bencheikh interpellé ce 31 janvier sur le contenu de cet entretien:
« Il y a certains propos relatifs au niqab qui circulent dans les réseaux sociaux, qu’on vous prête. Vous dîtes que le voile détruit la dignité de la femme musulmane. Vraiment, ce sont des propos qui ont semé le trouble dans notre esprit. Nous voulons vous donner l’occasion devant le public directement pour vous poser cette question : le propos est-il votre avis en tant que président du FIF, ou votre avis personnel en tant que musulman, ou on vous les a prêtés mais ne viennent pas de vous ? »
En préambule, G.Bencheikh rappelle :
« J’ai le profond respect, scrupuleux, la tendresse, l’amitié et, si elles me le permettent, l’affection et l’amour des femmes musulmanes ici présentes, qui pensent qu’elles doivent médiatiser leur relation à Dieu par le voile. Ma conviction profonde comme homme et comme homme de foi, c’est que cette affaire-là n’est pas si nécessaire pour compromettre et le travail et la scolarité : parce que je rêve de vois mes compatriotes coreligionnaires femmes dans la haute-administration, je rêve de les voir directrices de CHU, rectrices d’académies, conduire la diplomatie française, préfètes. Ce n’est pas si nécessaire pour compromettre l’avenir, l’épanouissement de nos coreligionnaires femmes » ; « Cette affaire du voilement des filles a été réglée au lendemain du recouvrement des indépendances de quasiment tous les pays musulmans, ça n’a jamais été un problème ».
Ceci étant, G.Bencheikh indique que les propos qu’il a eus ont produit un « déchaînement de torrent d’injures, des menaces de mort ». Et il continue :
« vous voyez bien le spectre entre l’apostat mécréantet le dissimulateur qui veut saper la nation française. Et bien, c’est qu’on me prête beaucoup de choses. Pour ce qui concerne l’apostasie, je ne me sens pas obligé de dire, mais je le dis (et il récite, en arabe, la profession de foi, la shahada ; applaudissements nourris). Et aucune force au monde ne me l’enlèvera parce que je crois fondamentalement. C’est gravé dans mon cœur » (nouveaux applaudissements).
Puis termine par le rappel d’un verset du coran (en français).
G.Bencheik, réaliste, précise à la fin de son intervention : « On n’a même pas la majorité au Parlement ». « On », ce doit être « nous les français musulmans » ?
Maintenant, racontons une histoire :
- Aurélien Taché, talentueux député LaREM, a déclaré que les petites filles n’étaient pas tenues de porter un serre-tête le jour de leur première communion.
- Immédiatement, il reçoit des menaces de mort de la part de radicalisés catholiques.
- Le dogme catholique prévoit la peine de mort pour les coupables d’apostasie.
- Aurélien Taché reçoit la possibilité de s’exprimer sur ses déclarations lors d’un conseil diocésain de son département (oui, on sait qu’un conseil diocésain ne peut pas être défini, lui, comme « laïque et sans objet religieux » comme l’est la FIF….)
- Aurélien Taché ne se sent pas obligé ; mais, quand même, pour être vraiment sûr de ne pas être considéré comme apostat, il récite en public le Credo en latin.
Vous trouvez ça dingue ?
C’est peut-être pourquoi aussi on préfère que la civilisation musulmane ne vienne pas remplacer la civilisation chrétienne.