L’Œuvre internationale catholique de droit pontifical Aide à l’Eglise en Détresse publie chaque année un «Rapport sur la liberté religieuse dans le monde», qui passe en revue les violations de la liberté religieuse et les persécutions à travers le monde. Pour des raisons économiques, l’édition 2007 ne sera sans doute pas publiée. Zenit a interrogé Andrea Morigi, coordinateur du Rapport de l’AED depuis 1998. Extraits :
"Si nous considérons l’actualité, nous voyons que nous sommes tous les jours confrontés à de graves épisodes d’intolérance contre les soi-disant «infidèles» qui vivent en situation de minorité parmi les musulmans. L’exode continu des chrétiens de l’Irak risque d’entraîner la disparition définitive de certaines communautés très anciennes comme la communauté assyrienne. […] Aucun pays n’échappe à cela, ni même les plus « libéraux », comme la Tunisie où les femmes musulmanes ont, malgré tout, interdiction d’épouser un non-musulman.
En Arabie Saoudite, il existe une police religieuse, la Muttawa, qui veille sur le comportement correct (conforme à la loi islamique) de la population, et entre de force dans les habitations d’immigrés philippins ou indiens, réunis pour réciter le chapelet ou lire la bible, une activité considérée, sur le territoire ‘sacré’ de l’islam, comme un très grave délit, passible de prison, de confiscation des biens et de rapatriement immédiat. […] Ceux qui abandonnent l’islam risquent la peine de mort en Iran, au Soudan, en Mauritanie, alors qu’au Pakistan ils risquent de perdre la garde de leurs enfants et le droit d’hériter des biens de leurs parents musulmans. Ceci constitue un problème de violation de la liberté religieuse par les musulmans eux-mêmes. Un problème complètement ignoré au nom du relativisme culturel, selon lequel les us et coutumes doivent être respectés si l’on ne veut pas être accusé de vouloir imposer, dans un esprit colonial, les règles de la civilisation occidentale. […]
[M]ême chez nous, dans notre propre pays, où nous sommes nés et avons grandi, les espaces de liberté se resserrent de plus en plus, comme si la cohabitation civile et les institutions démocratiques cédaient peu à peu le pas à des zones franches, où la souveraineté nationale serait remplacée par la loi du Coran."