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Religions : L'Islam

L’islam, un communisme juridico-religieux durable par son usage de la menace et du meurtre

L’islam, un communisme juridico-religieux durable par son usage de la menace et du meurtre

Sommes-nous obligés d’aimer les musulmans ? Voilà une question que d’aucuns (pour des raisons peut-être antagonistes et pas seulement d’actualité) jugeront inadéquate. Elle est venue à la lecture du titre d’un livre d’Henry Fautrad  Musulmans. Comprendre, Rencontrer, Aimer (Editions Emmanuel, 2018). Comprendre les musulmans, on peut… comprendre. Il y a même du boulot. Mais aimer ! Les musulmans ? Tous ? Comme essentialisés ? Parce que musulmans ? Encore de la littérature sur le « dialogue interreligieux » tel que porté à bouts de bras par l’Eglise catholique vis-à-vis des musulmans qui n’en demandent pas tant ? D’ailleurs, la quatrième de couverture nous informe que l’auteur est prêtre et délégué épiscopal de son diocèse pour le dialogue avec les musulmans. On allait voir ce qu’on allait voir (signalons une présentation du livre parue dans la revue La Nef en mars 2019).

Pour comprendre, l’auteur (prêtre dans une banlieue apparemment fortement islamisée du Mans et parlant lui-même sans doute arabe) nous livre des chapitres centraux (Deuxième partie : Regard sur l’islam. Mieux comprendre pour mieux rencontrer) courts, clairs, assez incisifs, plutôt stimulants.

  • En préambule, l’auteur explique clairement sur deux pages (68-69) comment l’usage du terme « islamophobie» est un procédé fallacieux.
  • Ses comparaisons entre christianisme (ce qu’il appelle « régime chrétien») et islam (« régime musulman ») sont intéressantes : « Si le christianisme a témoigné et répandu une tradition de l’Alliance, l’islam répand une tradition de la guidance du juste comportement, de chaque fait et geste à chaque instant » (p. 78) ; « Si, en régime chrétien, on dit que le Verbe de Dieu s’est fait chair, il nous faut dire alors qu’en régime musulman la parole de Dieu s’est faite Livre », poursuivant en expliquant que « les chrétiens ne peuvent pas recevoir cette expression [ Religion du Livre] ». Le court chapitre sur la Réception du texte par le lecteur est de même stimulant. Dans un chapitre « Anthropologie comparée », le Père Fautrad confronte deux modèles de vie humaine : « soit on opte pour une évolution des êtres sous la carapace d’interdits extérieurs, soit on opte pour une éducation à la liberté qui vertèbre, de l’intérieur, tout le corps grâce à un discernement permanent » (p. 101). Cela se retrouve dans les rapports à la responsabilité personnelle : relativité de la liberté humaine en régime coranique, distinction des volontés, celle de Dieu et celle de l’homme en régime biblique (pp 106-107). Pour terminer par cette remarque générale : « La notion de licéité qui doit l’emporter dans chaque vie musulmane sur l’interdit devient une anxiété permanente dans laquelle le croyant cherche inlassablement la pureté dans les ablutions rituelles, dans les intentions des actes, dans la consommation des aliments, et toute façon de se comporter entre les hommes et les femmes » (p. 113). Ce qui peut se comparer à cette phrase venant plus loin : « Etre chrétien est davantage de l’ordre de la relation que d’une pratique » (p. 155).
  • Citons enfin ce paragraphe décrivant de façon originale ces rapports au temps différents, inscrits dans l’organisation des calendriers. « Le calendrier chrétien est cyclique annuellement… mais ces cycles entrent eux-mêmes dans une frise linéaire de déroulement de l’histoire depuis la Création jusqu’à l’Apocalypse ». Au contraire, « dans la conception musulmane ambiante et traditionnelle, Dieu doit avoir la tutelle dans tous les domaines… Le temps est une succession d’instants séparés, discontinus et dépendants directement de Dieu. Les fêtes musulmanes semblent dès lors comme intemporelles puisqu’elles ne sont pas ancrées dans le calendrier » (pp. 104-105).

Le Père Fautrad insiste tout au long de son livre sur la nécessité de la rencontre. Il faut avouer que la (première) partie : Nécessité théologique de la rencontre, la plus institutionnelle, est aussi  la moins convaincante.  On y retrouve ce présupposé du dialogue interreligieux considéré comme essentiel au niveau des institutions. Le SNRM (Service national des relations avec les musulmans, dépendant de la Conférence des évêques de France) est largement loué, « faisant circuler la vigueur du dialogue missionnaire ecclésial ».  Y compris par des formations initiales annuelles. Il nous est revenu en mémoire une formation sur l’islam dispensée assez récemment dans un diocèse (il est vrai, l’intervenant, prêtre, n’appartenait pas au SNRM, mais l’ensemble est assez caractéristique d’un positionnement usuel de l’Eglise catholique vis-à-vis de l’islam). Comme l’intervenant présentait les traits généraux de l’islam de façon classique, un auditeur levait la main et proposait d’ajouter l’usage de la violence. Suggestion déclinée par l’intervenant. L’auditeur ayant de la suite dans les idées a retrouvé l’intervenant en tête à tête à la fin de l’intervention et a fait remarquer que tout au long de la présentation, ce dernier avait longuement insisté sur les risques et périls encourus par les personnes musulmanes voulant se convertir au christianisme. Et que donc la dimension « violence » étant largement présente, l’auditeur demandait à nouveau à l’intervenant pourquoi il refusait de le souligner. Réponse lapidaire (et d’ailleurs certainement de bonne foi) de l’intervenant : « J’ai mes raisons ». Alors, se rencontrer, soit, mais sur quelles bases et pour quoi faire ?

C’est là que dans les parties trois et quatre le dessein du Père Fautrad se révèle. Son plaidoyer pour une pédagogie assez vivante de la rencontre missionnaire peut s’entendre (quoique paraissant le plus souvent se réduire à la recommandation de l’amitié personnelle) parce qu’on sent que le Père Fautrad a pour visée l’annonce et l’affirmation de la foi chrétienne. On dira : « normal ». Pourtant, ce n’est pas toujours si évident dans ce théâtre de l’inter-religieux avec les musulmans. L’auteur suscite alors de la sympathie pour sa proposition : on aurait presqu’envie d’y croire.

Il déploie une capacité d’empathie, d’écoute, d’humilité à l’égard des musulmans qui force l’admiration. Dans le quotidien, il décrit ces derniers comme assez uniformément joyeux, accueillants :

« les musulmans que nous sommes amenés à rencontrer sont très généralement bienveillants. Ils manifestent leur joie de rencontrer des chrétiens qui vivent leur foi » (p. 145) ;

ou encore :

« Il existe une multitude d’occasions providentielles de manifester son amitié et son désir d’étancher les soifs spirituelles que nous manifestent sans cesse nos frères et sœurs de tradition musulmane » (p. 147).

Mais, comme en négatif, on comprend plutôt que les musulmans, tels que considérés globalement par le titre de l’ouvrage, forment une sorte de masse compacte, profondément étrangère et qui nécessite pour être en quelque sorte approchée (rencontrée) le déploiement d’un luxe de précautions considérable, un peu comme s’il s’agissait d’un objet inflammable :

« Le chrétien doit écouter avec attention et dans un esprit de prière l’exposé que le musulman lui fera de sa propre tradition. Y compris même si cela lui semble étonnant ou aberrant. Le chrétien ne doit pas interrompre son interlocuteur ni tenter de répondre du tac au tac car cela occasionnerait un climat d’antagonisme et de polémique stérile » (p. 146).

Et quand le chrétien intervient à son tour, c’est « avec courtoisie, c’est-à-dire en sollicitant l’autorisation de son interlocuteur par exemple » (id.).  Et puis, n’oubliez pas :

« il faut choisir de rencontrer un homme si l’on est un homme et une femme si l’on est une femme. En tout cas, pendant plusieurs années » (p. 160).

Et ressort donc, malgré la bonne volonté, comme le sentiment d’une impossibilité face aux musulmans pris comme un ensemble : incompréhension en particulier, après que l’auteur a rappelé les attentats de Paris de 2015, l’assassinat du Père Hamel et les martyrs d’Otrante -1480-, de sa conclusion un peu étonnante : « Ces témoignages, loin de nourrir la haine, nous encouragent à la rencontre » (p.175). « Encouragent » ?? Et sans compter d’autres difficultés de fond. A commencer par la façon dont l’auteur enjambe la question de l’islamisme : « Il faut résister » à l’envie de l’appeler islam en mouvement, insiste-t-il (p.135). Résister ? Mais pourquoi si c’est vrai ? Le « J’ai mes raisons » ?

  • Un effacement de tous les versets du Coran qui démontrent pourtant à l’envi que quand l’auteur rappelle que le Pape himself déclare « Le véritable islam et une adéquate interprétation du Coran s’opposent à toute violence », ce dernier dit des… contre-vérités.
  • Cet effacement du Coran est encore l’objet d’une incohérence. L’auteur déclare : « Pour mieux comprendre la singularité musulmane, mieux vaut entrer dans la logique interne du Coran lui-même» (p.92), alors qu’il prévient ensuite parmi les écueils à éviter dans le dialogue ordinaire avec des musulmans : « Les versets du Coran… car ces pistes sont rarement vérifiables autrement que par des spécialistes et en arabe littéraire. Laissons ce travail aux islamologues » (p.161).
  • De la même façon, il paraît assez faux (pour rester gentil) d’exprimer, à la faveur d’un texte signé par des savants musulmans, qu’il y aurait comme une convergence « dans une redéfinition du monothéisme qu’affirment en des formes variées, musulmans, juifs et chrétiens, avec pour thème primordiale la même confession du Dieu vivant, un et unique, dans le cadre du double commandement de l’amour de Dieu et du prochain» (p. 171). Amour de Dieu et du prochain ? Mais c’est écrit où dans ce fameux Coran ?
  • Dernière incohérence, contenue dans le titre de l’ouvrage. Vers le début (page 35), l’auteur explique : « L’altérité [NDLR : notion qui est d’ailleurs souvent reconnue comme posant problème à un musulman. Cf p.105)] exige de vivre des rencontres de personne à personne et pas toujours de communauté à communauté, d’autant plus que chaque musulman ne peut être considéré de façon réductive à cet unique aspect confessionnel de son existence. Il y a en chacun de nous des aspects plus spécifiques caractérisant notre être, il est vrai, mais désigner un être uniquement par son aspect culturel, ethnique ou religieux, sa couleur de peau ou sa langue conduira immanquablement à lui coller une étiquette et finalement un jugement » (p. 35). Soit. Mais alors pourquoi le titre dans son embrassement générique et impératif : «  Aimer » ?

Terminons en relevant une remarque de l’auteur dans le chapitre « Changer de paradigme missionnaire ». Il y définit trois critères de ce qu’il appelle une « religion authentique ». Le deuxième des critères cités est « Considérer toute l’humanité comme frère et sœur ». Osons une question qui n’est pas que facétieuse : pouvons-nous, à l’aune de ce critère, considérer l’islam comme une religion authentique ? L’auteur lui-même a évoqué fugacement (p.191) le statut de dhimmi, tous ces corrupteurs (pour reprendre un vocabulaire hallal) qui se soumettent pour être protégés dans ce monde musulman [mais protégés de qui ? demandait benoîtement Jacques Ellul, sinon des musulmans eux-mêmes…], intrinsèquement inégalitaire entre croyants et mécréants (sans compter entre hommes et femmes). Au surplus on se rappelle que c’est le sang musulmanqui est considéré comme inviolable dans l’islam (hadith Nawawi n°14). Alors ne faudrait-il pas plutôt considérer l’islam, in fine, comme un communisme juridico-religieux durable par son usage de la menace et du meurtre ?

J’entends déjà les commentaires : vous y allez un peu fort. De façon nous semble-t-il démonstrative (et nous terminerons vraiment par là), sans même rappeler le si emblématique épisode Mila, le temps d’écrire ce texte début octobre nous avions relevé deux citations : le 4 octobre, nous apprenions que « à Dreux, une élève menace de mort son enseignante pendant un cours sur l’islam » ; et le 6 octobre, le titre de Une du Figaro était : « La menace islamiste pèse toujours sur la France ». Ajoutons que dès le lendemain, 7 octobre, suite aux attaques terroristes du Hamas en Israël, le ministre de l’intérieur (français) jugeait adéquat de convoquer une « réunion de sécurité » pour faire face à des menaces potentielles corrélatives et que le Président de la république devait indiquer dans son allocution du 12 octobre :

« Dès samedi, j’ai demandé au gouvernement de renforcer nos mesures de protection des écoles, des lieux de culte et de culture. 582 d’entre eux ont vu leur sécurisation accrue. 10 000 policiers et gendarmes sont mobilisés. Nos armées sont engagées dans le cadre de l’opération Sentinelle. Les procureurs ont reçu l’instruction de poursuivre avec la plus grande sévérité les actes antisémites et les apologies du terrorisme. Les manifestations qui pourraient donner lieu à des débordements seront interdites. Nous sommes d’une vigilance absolue, aussi, face aux expressions de haines sur les réseaux sociaux et à la menace terroriste ».

10 000 policiers et gendarmes ? Mais pour protéger qui ? Et contre qui ?

Horresco referens.

Depuis il y a eu l’assassinat d’Arras. Et le déploiement de 7000 soldats de l’opération Sentinelle.

Le meurtre et la menace, exactement.

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