Zenit publie l’intégralité du message de Benoît XVI pour l’anniversaire de la rencontre interreligieuse d’Assise pour la paix, laquelle avait fait couler beaucoup d’encre. Au vu de l’actualité, il apparaît nécessaire de le lire. Extraits choisis :
"[Les rencontre interreligieuses] mettent en évidence la valeur de l’intuition qu’a eue Jean-Paul II et en révèlent l’actualité à la lumière des événements mêmes qui ont eu lieu au cours des vingt dernières années et de la situation dans laquelle se trouve à présent l’humanité. L’événement le plus significatif, au cours de cette période, a été sans aucun doute la chute, en Europe de l’Est, des régimes d’inspiration communiste. […] Malheureusement, ce rêve de paix ne s’est pas réalisé. […]
Son invitation aux responsables des religions mondiales en vue d’un témoignage commun de paix servit à préciser sans équivoque possible que la religion ne peut qu’être porteuse de paix. Comme l’a enseigné le Concile Vatican II dans la Déclaration Nostra aetate sur les relations de l’Eglise avec les religions non-chrétiennes, "nous ne pouvons invoquer Dieu, Père de tous les hommes, si nous refusons de nous conduire fraternellement envers certains des hommes créés par Dieu" (n. 5). En dépit des différences qui caractérisent les divers chemins religieux, la reconnaissance de l’existence de Dieu, à laquelle les hommes peuvent parvenir ne serait-ce qu’à partir de l’expérience de la création (cf. Rm 1, 20), ne peut manquer de disposer les croyants à considérer les autres êtres humains comme des frères. […]
La rencontre organisée à Assise par le serviteur de Dieu Jean-Paul II mit de façon opportune l’accent sur la valeur de la prière dans l’édification de la paix. […] Pour la construire, les voies d’ordre culturel, politique et économique son certainement importantes. Toutefois, en premier lieu, la paix doit être édifiée dans les coeurs. […]
Pour ne pas se méprendre sur le sens de ce que, en 1986, Jean-Paul II voulut réaliser […] il est important de ne pas oublier l’attention dont on fit alors preuve afin que la rencontre interreligieuse de prière ne se prête à aucune interprétation syncrétiste, fondée sur une conception relativiste. C’est précisément pour cela que, dès ses premières paroles, Jean-Paul II déclara : "Le fait que nous soyons venus ici n’implique aucune intention de rechercher un consensus religieux entre nous, de mener une négociation sur nos convictions de foi. Il ne signifie pas non plus que les religions peuvent être réconciliées sur le plan d’un engagement commun dans un projet terrestre qui les dépasserait toutes. Il n’est pas non plus une concession au relativisme des croyances religieuses…" […]
Pour son initiative audacieuse et prophétique, Jean-Paul II voulut choisir le cadre suggestif de cette ville d’Assise, universellement connue pour la figure de saint François. En effet, le "Poverello" incarna de façon exemplaire la béatitude proclamée par Jésus dans l’Evangile : "Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu" (Mt 5, 9). […] Il est toutefois important de rappeler, si l’on ne veut pas trahir son message, que ce fut le choix radical du Christ qui lui fournit la clé de compréhension de la fraternité à laquelle tous les hommes sont appelés".