Dans Populicide, Philippe de Villiers avoue écrire sans scrupule, sans bride, sans précaution pour les âmes sensibles, hanté par la disparition du peuple auquel il appartient. L’ouvrage évoque au début quelques civilisations disparues voire anéanties : la Perse, Byzance, Carthage, Rome, mais aussi l’Espagne envahie par les armées ottomanes, avec la complicité d’une élite fascinée par l’islam…
Et là, il se passe quelque chose qui doit nous mettre en éveil et ne manque pas d’étonner les historiens : beaucoup de Tolédans basculent dans une sorte de fascination exotique de l’arrivant. Les églises sont transformées en mosquées, sauf quelques-unes où on pratiquera désormais le rite mozarabe. Beaucoup de chrétiens, tout en restant fidèles à leurs croyances ancestrales, s’éprennent ostensiblement de la langue et des coutumes arabes. La nomination de leurs évêques est maintenant soumise au visa de l’émir. On est dans le “dialogue interreligieux” mais c’est bientôt la religion la plus forte qui gagne.
L’influence arabe sera telle que Tolède va très vite devenir le champ d’expérimentation d’une tentative chrétienne de conciliation avec la religion dominante. Du Nostra Aetate dans l’esprit conciliaire. Les cloches sont contraintes à la discrétion. Beaucoup d’entre elles sont descendues pour être fondues. Bientôt seul le muezzin sera autorisé à faire retentir ses appels à la prière dans la Tolède musulmane.
