D’Aurelio Porfiri, éditeur et écrivain catholique italien, pour le Salon beige:
Les nombreuses et longues controverses qui, au cours des dernières décennies, ont assombri la liturgie, ont souvent porté sur la musique sacrée. Pour certains, il est nécessaire, voire essentiel, de conserver dans la liturgie les répertoires du passé ; pour d’autres, il faudrait seulement laisser place à la « musique de notre temps », une expression qui présente bien des ambiguïtés.
Si nous nous référons aux documents du Concile, en particulier à Sacrosanctum Concilium, nous pouvons lire que la tradition musicale de l’Église doit être considérée comme un patrimoine d’une valeur inestimable et que l’héritage de la musique sacrée doit être conservé et développé ; le chant grégorien est reconnu comme le chant propre de la liturgie romaine, et la polyphonie ainsi que le son de l’orgue se voient également attribuer un rôle important. Il est demandé aux compositeurs de cultiver les répertoires de musique sacrée et de les enrichir de compositions qui puissent aussi favoriser davantage la participation des fidèles. Il me semble que ce que demande le document conciliaire est quelque chose de très important et aussi de suffisamment clair. Dommage qu’on ait au contraire imposé une orientation qui est allée pratiquement dans la direction opposée.
Si nous nous référons aux documents du Concile, en particulier à Sacrosanctum Concilium, nous pouvons lire que la tradition musicale de l’Église doit être considérée comme un patrimoine d’une valeur inestimable et que l’héritage de la musique sacrée doit être conservé et développé ; le chant grégorien est reconnu comme le chant propre de la liturgie romaine, et la polyphonie ainsi que le son de l’orgue se voient également attribuer un rôle important. Il est demandé aux compositeurs de cultiver les répertoires de musique sacrée et de les enrichir de compositions qui puissent aussi favoriser davantage la participation des fidèles. Il me semble que ce que demande le document conciliaire est quelque chose de très important et aussi de suffisamment clair. Dommage qu’on ait au contraire imposé une orientation qui est allée pratiquement dans la direction opposée.
Cela dit, on ne peut nier que la relation entre la liturgie du Novus Ordo et les répertoires du passé doit être ajustée. Je ne suis pas ici pour porter des jugements de valeur sur cette liturgie ; en tout cas, c’est celle à laquelle participe l’immense majorité des catholiques. Il est donc nécessaire de s’en occuper, même si sa préférence personnelle pourrait aller vers le Vetus Ordo.
Il y a certainement des notions qui doivent être gardées à l’esprit. L’une d’elles est la participation. Cette idée sacrée a été instrumentalisée par certains qui l’ont absolutisée, sans tenir compte de l’objet véritable de cette participation. Nous ne devons pas promouvoir la participation des fidèles simplement pour qu’ils participent, mais mettre au premier plan l’objet même de cette participation : rendre gloire à Dieu. De là découle une juste modalité de participation, qui ne signifie certainement pas que le peuple doive tout faire.
Il y a ensuite le problème important de la différence entre le chant liturgique et le chant populaire, une distinction qui a été complètement obscurcie mais qui est au contraire très importante pour comprendre comment la musique doit fonctionner dans la liturgie. Le chant liturgique est celui qui se fonde sur les textes liturgiques, avec certaines caractéristiques mises en lumière par saint Pie X dans son célèbre Motu Proprio de 1903.
Ce qui me paraît important de dire, c’est que tous les répertoires du passé ne peuvent pas trouver leur place dans la liturgie d’aujourd’hui. Cependant, le chant grégorien, la polyphonie classique et moderne, la musique d’orgue, la musique vocale avec accompagnement d’orgue (ou d’instruments adaptés) peuvent — et doivent — trouver leur place nécessaire dans la liturgie, au-delà de certaines approches idéologiques qui ont conduit à la triste situation actuelle.