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Pro-vie

L’objection de conscience : une arme contre l’avortement

Dans Monde & vie, le docteur Dickès revient sur l'objection de conscience, sauvée à l'APCE. Extrait :

O "Le droit à l’objection de conscience est une des bases de notre Constitution. Simone Veil ne s’y était pas trompée : la loi de 1974 (art. L 162-8) spécifie que les médecins et paramédicaux ne sont pas obligés de pratiquer ou participer à des interruptions de grossesse. Les hôpitaux doivent pratiquer les avortements quand d’autres services hospitaliers ne peuvent les assurer. Plus tard, Martine Aubry a rendu l’avortement obligatoire pour tous les hôpitaux. Face à un acte qui s’opposait manifestement au serment d’Hippocrate, dans toute l’Europe, la réaction du corps médical a peu ou prou été la même. Les avorteurs sont considérés comme la lie de la profession. Les avortements ont été pratiqués par ceux qui voulaient se faire du fric à bon compte et par les cliniques en déficit. Dans les hôpitaux, ils sont confiés à des troisièmes couteaux, souvent des internes d’origine étrangère. La plupart du temps, on ne connaît pas le nom de celui qui procèdera à l’exécution capitale – comme jadis les bourreaux se cachaient le visage sous une cagoule.

Prenant les médecins pour des mercenaires, Roselyne Bachelot a fait voter une loi doublant le remboursement de ce prétendu «acte médical», désormais deux fois mieux payé qu’un accouchement. En vain. De facto, l’avortement n’est plus pratiqué dans des régions entières de l’Europe. Selon une récente enquête de la sociologue Sabine Faivre, 98% des médecins avorteurs ont reconnu qu’au fond d’eux-mêmes cet acte les« dégoûtait » profondément (La vérité sur l’avortement, Ed . Tequi, 2006). Par ailleurs, un peu partout, les mouvements anti-avortement se sont réveillés, coordonnés pour constituer un poids politique.

P Il devenait donc urgent de décapiter toute opposition «au sommet» : d’où l’incroyable projet de loi concocté par la Commission des questions sociales de la santé et de la famille, dépendant de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (ACPE). La manoeuvre était la même que lors de la loi Veil, avec une extension concernant l’euthanasie : tous les médecins étaient tenus à faire des avortements «s’il n’y avait pas de ressources alternatives». […] Cerise sur le gâteau, le texte prévoyait la création d’un registre obligatoire des médecins refusant l’avortement, sorte de fichage gestapiste. […] Pourtant, le 7 octobre, fête du Saint Rosaire, un miracle s’est produit. […] Chaque article du texte a été remplacé par un autre disant le contraire. […] L’ensemble du corps médical, jusqu’à la simple «fille de salle» contrainte de balayer les résidus sanguinolents de foetus après la tuerie, sont désormais protégés par les instances européennes, donc par des recours éventuels auprès des tribunaux de Strasbourg et de La Haye. Les articles des lois Veil et Aubry obligeant les hôpitaux publics à pratiquer des avortements sont ainsi mis hors la loi européenne. Reste maintenant à se battre pour nos amis pharmaciens.

Le texte, qui ouvre une voie royale à la jurisprudence, délie en outre les médecins belges de l’obligation de participer aux actes d’euthanasie. La culture de mort essuie ainsi une défaite historique. Il arrive ainsi que le diable porte pierre, surtout quand Notre Dame du Rosaire lui écrase la tête."

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7 commentaires

  1. L’arme la plus forte reste le chapelet et la priere.Vendredi 5 il y a un chapelet pour les vocations .Nous en obtiendrons surement.

  2. Le combat est quotidien pour les “gens du front” concernés. Prions et agissons pour informer l’opinion.L’ennemi est malin.MERCI

  3. “L’ensemble du corps médical, jusqu’à la simple «fille de salle» contrainte de balayer les résidus sanguinolents de foetus après la tuerie, sont désormais protégés par les instances européennes, donc par des recours éventuels auprès des tribunaux de Strasbourg et de La Haye.”: l’Europe reste pour le moment plus démocratique que l’État français totalitaire issu de la révolution. Il y a parfois des avantages à faire partie de l’Europe.

  4. En théorie, “la simple fille de salle” peut dire “non je ne veux pas balayer la salle où sont pratiqués les avortements”, mais quand vous êtes en emploi précaire, et avec une famille, vous pouvez ne pas avoir un courage suffisant pour refuser et demander qu’on trouve quelqu’un d’autre pour le faire.
    Il faut aussi que le texte (son résumé clair avec les références) soit connu de tous et non pas des “quelques” lecteurs des blogues catho.
    On pourrait rêver d’un panneau accroché dans tous les lieux publics de santé, conformément aux directives,…
    Néanmoins c’est déjà un début, et il faut poursuivre le combat pour la vie.

  5. Cette affaire n’a connu un dénouement pareil que parce que les citoyens ont été informés de ce vote de l’APCE. La “blogosphère” a donc été le vecteur de ce miracle, puisqu’un vote en catimini qui aurait pu forcer les professionnels a abouti à un texte protégeant les objecteurs comme jamais.
    Ceci apporte donc un démenti catégorique aux partisans de la discrétion sur le sujet (au nom d’une interprétation fallacieuse de la notion évangélique de scandale) : se taire et rester passif (ou pire, arguer la théorie du moindre mal) cause l’extension inéluctable de la culture de mort comme un cancer, faire du bruit et forcer les gens à prendre position aboutit à des victoires concrètes et immédiates.
    Le pire c’est que le dégoût pour l’avortement est de plus en plus marqué. Les extrémistes de l’IVG ont eu trop longtemps l’establishment avec eux : ils ne savent plus comment manipuler les esprits, ni comment subvertir un débat avec des arguments fallacieux. Ils ont trop longtemps imposé leurs doctrines en discréditant leurs adversaires, et maintenant, ça ne marche plus!

  6. Donc ce texte aurait pu passer il y a 5 ans sans faire de vagues; aujourd’hui, c’est impossible. Il n’y a plus aucun moyen d’endiguer la fin de l’IVG médicale.
    Par contre, je reste persuadé que la solution du système politique sera la démédicalisation. Dans la pratique, les femmes sont déjà très peu surveillées après une IVG, donc il n’y a aucun obstacle à ce que les IVG médicamenteuses soient distibuées comme les pilule la veille et du lendemain… Les décès par hémorragie? Ce seront les pertes acceptables, comme les détournements d’héritage par voie euthanazie sont les bavures nécessaires au rétablissement de la dignité des vieux et des malades.

  7. Action de grâces et prudence : l’ennemi est malin et ne s’arrêtera pas là..

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