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L'Eglise : L'Eglise en France

Loi naturelle : la politique a besoin d’entendre la voix de la vérité

Le Révérend Père Abbé de Notre-Dame de Fontgombault, Dom Jean Pateau, a donné une homélie le jour de Pâques, dont voici des extraits :

PVanité des vanités, dit l’Ecclésiaste ; vanité des vanités, tout est vanité. Quel profit trouve l’homme à toute la peine qu’il prend sous le soleil ? … Toute parole est lassante ! … Ce qui fut, cela sera, ce qui s’est fait se refera, et il n’y a rien de nouveau sous le soleil! »” (Qo 1, 2-3. 8-9).

Les paroles de l'Ecclésiaste se révèlent d'une pertinente actualité alors que la déception et le découragement gagnent de nombreux catholiques face à la situation au sein des Etats, des familles et même dans l'Eglise. Tandis qu'une échéance électorale importante approche, il est particulièrement affligeant de constater, tant chez la plupart des candidats que chez une majorité d'électeurs, l'ignorance et parfois le rejet des principes élémentaires de bon sens, issus de la loi naturelle inscrite au coeur de chaque homme.

Le respect de la vie depuis la conception jusqu'à la mort naturelle, la reconnaissance apportée à la famille traditionnelle composée d'un homme et d'une femme et ouverte à la procréation, ainsi que la liberté éducative des parents, semblent désormais des prétentions exhorbitantes qui atteignent la sacro sainte liberté de l'homme.

Plutôt que de promouvoir, dans le seul but de rechercher le bien commun de la société, une authentique écologie humaine, une éthique de la vie, fondée sur la réalité de l'être humain, – donnée que ni législateur, ni aucun homme, ne peut changer à sa guise, – les hommes d'Etat s'appliquent à forger des mots et des lois susceptibles de voiler ou de légitimer des actes de barbaries, des actes contre nature ou encore des viols des consciences.

Pourquoi s'étonner de vivre dans une société malade de ses excès et de ses crimes? Composée d'apprentis sorciers, refusant toute règle et toute limite, y compris celles posées par le Créateur dans la nature même des choses, elle se trouve déjà confrontée aux conséquences dramatiques de ses erreurs. Monseigneur Marc Aillet, Evêque de Bayonne, Lescar et Oloron, dans la préface d'un livre consacré au Sida et intitulé "Nous choisirons l'amour", écrit: "Un proverbe dit, que "Quand on lui demande pardon, Dieu pardonne toujours; l'homme lui, pardonne rarement; mais la nature ne pardonne jamais." Quand on viole la loi naturelle, tout un cortège de souffrances s'ensuit nécessairement, qui touche et ceux qui sont responsables et ceux qui sont innocents. Quand l'homme oublie la loi naturelle inscrite en lui, son coeur se durcit et devient désert, et avec lui le monde autour de lui".

Le raz de marée de délinquance et de désespoir qui frappe l'Occident ne serait-il pas le résultat de l'abandon de la morale naturelle? Serions-nous au fond du gouffre? Il ne semble pas. […]

A une jeune fille de douze ou treize ans, une bergère, l'archange Michel disait: "Il y a grande pitié au royaume de France."  Par sa confiance en Dieu et son obéissance, contre toute sagesse et même toute prudence humaine, Jeanne, prenait la tête de l'armée et entreprenait la libération du royaume, afin de le rendre à son roi. L'archange pourrait encore faire entre ses paroles aujourd'hui, alors que nous fêtons les six cents ans de la naissance la Pucelle d'Orléans. Le combat à mener couvre désormais d'autres horizons, mais il est tout nécessaire à la survie de notre pays, de l'Europe et du monde. Ce ne sont plus des terres qu'il faut reconquérir, mais des coeurs.

Des coeurs qu'il faut éduquer à la morale chrétienne qui est, non une morale de l'interdit ou de la contrainte, mais une morale de la béatitude et de la liberté. La France doit reconnaître ses racines et les assumer. Citons le bienheureux et bien-aimé Pape Jean-Paul II dans la conclusion de son homélie au Bourget: "France, fille aînée de l'Eglise, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême? Permettez-moi de vous demander: France, fille aînée de l'Eglise et éducatrice des peuples, es-tu fidèle? Pardonnez-moi cette question. Je l'ai posée par sollicitude pour l'Eglise dont je suis le premier prêtre et le premier serviteur, et par amour pour l'homme dont la grandeur définitive est en Dieu, Fils et Esprit." (Homélie au Bourget, 1er Juin 1980, n°8).

 Hier soir, nous avons renouvelé les promesses de notre baptême. Comme les apôtres et selon nos vocations, nous portons Dieu au monde. Le monde, et celui de la politique en particulier, a besoin d'entendre la voix de la vérité. Autant qu'ils le peuvent, par un vote utile par exemple, les chrétiens ont le devoir d'empêcher l'arrivée au pouvoir de personnes qui bafouent ouvertement la dignité humaine. Quoi qu'il en soit, le chrétien est l'homme de l'espérance. […]"

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