Prétendant au trône de France, le prince Luis Alfonso, alias Louis de Bourbon ou « Louis XX », a été désigné président d’honneur de la Fondation Franco. Extrait d'un article de Minute :
"Le 29 décembre 2017 mourait à Madrid la fille unique du Caudillo, Maria del Carmen Franco y Polo, 91 ans. Le 18 juin 2018, le nouveau premier ministre espagnol, le socialiste Pedro Sanchez, placé à la tête d’un gouvernement politiquement minoritaire, annonçait sa volonté de retirer la dépouille mortelle du général Franco (chef de l’Etat espagnol de 1939 à 1975 et restaurateur de la monarchie au profit de Juan Carlos) de la Valle de los Caidos où il repose aux côtés de Jose Antonio Primo de Rivera et de 35 000 victimes catholiques des deux camps de la guerre civile espagnole (1936- 1939).
Pour succéder à Maria del Carmen à la présidence d’honneur de la Fondation nationale Francisco Franco (FNFF), son conseil d’administration a choisi le 1er mars dernier le prince Luis Alfonso de Borbon, alias « Louis XX » dans les milieux monarchistes français, petit-fils de la défunte et cousin issu de germain de l’actuel roi d’Espagne Felipe VI, qui règne à Madrid depuis l’abdication de son père Juan Carlos Ier en 2014. Cette présidence d’honneur entrera en vigueur à la fin d’un deuil d’un an, c’est-à-dire le 29 décembre 2018, si, d’ici là, le nouveau gouvernement Sanchez n’a pas entrepris la dissolution de la fondation familiale des Franco, ce qu’il envisage de faire. […]
Le 15 juillet, la plateforme « Movimiento por Espana » organisait une manifestation à la Valle de los Caidos. Bras tendus, les phalangistes, carlistes traditionalistes et autres franquistes, de tous âges, agitant drapeaux et étendards, y ont acclamé Luis Alfonso, âgé de 44 ans, son épouse vénézuélienne et leurs trois enfants (elle est enceinte du quatrième) en chantant le célèbre Cara al Sol, l’hymne de la Phalange. Le prince est apparu rayonnant, appelant à la réconciliation nationale, saluant la foule et répondant aux nombreuses demandes de photographies. Certains, comme les sympathisants du mouvement royaliste groupusculaire Soluciona, présidé par Armando Robles, le verraient bien remplacer son cousin Felipe sur le trône de Madrid qu’ils estiment vacillant dans une Espagne plongée dans un marasme économique et politique. […]
L’implication du prince Luis Alfonso n’a pas surpris grand monde en Espagne, où sa proximité avec sa défunte grand-mère et son intérêt pour l’oeuvre politique de son arrière-grand-père Franco sont de notoriété publique. Arrière-petit-fils du roi Alphonse XIII, qui a régné sur l’Espagne jusqu’en 1931, il ne fait pas partie du premier cercle de la famille royale espagnole. Sa montée en puissance politique est néanmoins réelle et significative suite aux événements que nous venons de décrire. Elle est suivie de façon attentive par le Palais royal, le gouvernement et les journalistes politiques du pays. Et certains de s’interroger : la famille de Bourbon-Franco est-elle aujourd’hui en mesure de proposer une alternative crédible à ses royaux cousins ?
Cette situation laisse toutefois perplexes un certain nombre de partisans français de Louis Alphonse regroupés au sein de l’Institut de la Maison de Bourbon. C’est ce que nous a confirmé sous couvert d’anonymat l’un des membres influents de cette association historique qui abrite de fait le secrétariat de celui qui est vu, sur le versant septentrional des Pyrénées, comme l’un des deux principaux prétendants au trône de France avec le comte de Paris : « C’est en effet embarrassant, car d’un côté cela accrédite l’idée que le prince n’a pas choisi entre l’Espagne et la France, et, d’un autre côté, il sera plus difficile de faire inviter Son Altesse Royale par des municipalités si elles découvrent qu’il est président d’honneur de la Fondation Franco, le dictateur ayant une mauvaise image en France. » […]"