Lu dans Politique Magazine :
"La destruction fiscale de la famille traditionnelle est un objectif des idéologues qui nous gouvernent, à défaut de diriger notre pays, depuis des décennies. La politique fiscale des derniers quinquennats a été ouvertement anti-familiale.
Ces dernières évolutions apparaissent comme d’aimables plaisanteries en comparaison de ce qui pourrait attendre le contribuable responsable d’une famille nombreuse si les visées idéologiques de la gauche étaient poursuivies jusqu’à leur terme. […]
Mais tout ceci n’est qu’un avant-goût de ce qui attend les familles si la gauche lance sa dernière bataille contre la famille en imposant l’individualisation de l’impôt sur le revenu.
Le prélèvement direct s’appuie sur la notion de foyer, c’est-à-dire le feu autour duquel la famille se rassemble. Or la famille constitue, depuis la disparition des corps intermédiaires, le dernier bastion de résistance à un Etat tout-puissant qui a pour objectif de créer une société d’individus atomisés incapables de lui résister et attendant de lui qu’il les prennent en charge de la conception jusqu’à l’incinération. Au plan fiscal, l’outil de suppression de la famille réside dans la suppression du foyer fiscal et l’individualisation de l’impôt sur le revenu : E. Macron veut permettre aux foyers d’opter pour une imposition séparée des conjoints , B. Hamon a prévu de l’imposer.
Le prélèvement à la source a déjà pour objectif dissimulé de contraindre les contribuables à opter pour une imposition séparée. Ce mécanisme, ahurissant par sa complexité qui provient de l’extrême complexité de l’impôt lui-même, est incohérent en ce qu’il ne supprime pas entièrement l’année de décalage entre le paiement de l’impôt et la perception du revenu. Sa mise en place impliquait, au préalable, de simplifier les règles fiscales. Or, dans une tradition politique bien française, on s’est contenté de modifier le mode de recouvrement, sans toucher à l’impôt lui-même. Le système inventé par le gouvernement ne dispense donc pas des régularisations de fin d’année et de l’imputation des crédits et réductions d’impôt sur l’année suivante.
Conséquences de la suppression du foyer fiscal
L’instauration d’un taux de prélèvement proportionnel sur les revenus versés par les tiers (employeurs, caisse de retraite …) risque d’entraîner la disparition rapide du foyer fiscal, dès lors que le législateur a prévu que les conjoints pourront opter pour une imposition séparée, afin que le taux de prélèvement tienne compte du niveau de revenus de chacun de ses membres.
Une telle mesure vise, en réalité et au regard de l’absence d’égalité salariale entre les hommes et les femmes, à inciter celles-ci à demander une imposition individuelle afin de ne pas supporter un taux de prélèvement identique à celui de leur mari. Au final, le foyer paiera le même montant global d’impôt sur le revenu mais chacun des deux aura le sentiment d’avoir contribué proportionnellement à ses moyens.
L’individualisation de l’impôt et la suppression du foyer fiscal vont nécessairement s’accompagner d’un alourdissement de l’impôt. La suppression de l’imposition par foyer provoquera mécaniquement la suppression du mécanisme du quotient familial. […]"